Il y a environ 8 mois, nous partagions avec vous l’histoire touchante d’un père qui, pour soulager l’épilepsie sévère de son fils, lui administrait de l’huile de cannabis, en dépit des lois en vigueur. Cette affaire avait ému de nombreux parents et non-parents, suscitant une large vague de soutien.
À l’époque, le père d’Ariimatatini risquait la prison pour avoir tenté de soigner son fils. Aujourd’hui, nous avons de bonnes nouvelles à vous annoncer : il a été acquitté en Polynésie française.
Un acquittement synonyme de soulagement en Polynésie française ; les détails sur Le Cannabiste.
Rappel de l’Histoire de cette Famille Touchante
Nous vous avions parlé de cette famille et de leur combat, mais revenons ici sur leur histoire.
C’est l’histoire d’un couple qui mit au monde un joli petit garçon. Tout se passait pour le mieux, jusqu’à ce que ce petit bout réagisse très mal à un vaccin, alors seulement âgé de 9 mois… Nous sommes donc en 2011, et les parents se retrouvent désespérés de voir leur bébé subir des crises de convulsions jusqu’à 20 fois par jour. Suite à ça, ils tentent le tout pour le tout : médecine traditionnelle, homéopathie, médicaments conventionnels, appel à un prêtre, et même un protocole de désintoxication au vaccin… Mais rien ne semble apaiser le très jeune enfant.
Le père de famille doit alors stopper son activité professionnelle pour se consacrer au soin de son fils, alors que la famille est tout de même composée de 2 adultes et 3 enfants… Désespérée, la maman se penche sur.. le cannabis. Ils essayent alors l’huile de CBD, qui fait son petit effet, mais à la suite de nombreuses recherches, ils réalisent que l’huile contenant plus de THC pourrait avoir des effets encore plus bénéfiques sur la santé de leur très cher enfant.
Ils se renseignent alors sur LA variété qui serait la mieux adaptée, et commencent à la cultiver dans leur jardin. Il est alors temps pour eux de cueillir leur espoir, et d’en faire une huile concentrée en cannabinoïdes. Le presque miracle se produit ; les crises de l’enfant diminuent considérablement, passant de 20 à 3 puis zéro par jour. Le petit peut enfin boire seul, commencer à marcher un peu, en somme, il revit petit à petit.
Ce soulagement dura 2 ans, jusqu’au jour où la gendarmerie est prévenue de leur plantation pourtant innocente, jusqu’au jour où ils détruisent sans peut-être même le savoir le remède d’un enfant “sans défense”.
Suite à ça, le papa aura malheureusement une amende, ainsi que 2 mois de prison avec sursis.
Vous vous doutez bien que ce n’est pas cela qui arrêta ces parents aimants. Ils replantent, ils continuent de soigner leur enfant gravement malade avec le cannabis. Deuxième saisie, deuxième jugement. 6 mois de prison avec sursis pour le papa. Le couple refuse cette peine.
Et depuis…
Le Geste Humain de la Part de la Cour…
Le ciel s’est éclairci pour la famille, lorsque le Michel Mazars a demandé une dispense de peine. Qui ne serait pas touché par un tel témoignage ? Comment condamner un père qui se bat pour apaiser son enfant ?
Le procureur comprit alors que les lois étaient parfois obsolètes, qu’elles manquaient d’humanité. L’avocat du père, Maitre Millet, a d’ailleurs souligné ce point, disant que la loi ne tenait pas compte de l’usage compassionnel à des fins médicales.
Michel Mazars s’est d’ailleurs désolidarisé de ses pairs du parquet, déclarant que :
“…s’il avait dû connaître la situation du père de famille, il n’aurait engagé aucune poursuite.”
Thibault Millet a ensuite déclaré :
“C’est un grand moment de justice.” tout en soutenant qu’une réforme juridique était nécessaire.
Tout cela nous touche profondément… Ce n’est pas n’importe quelle relaxe. C’est la relaxe d’un père de famille se battant avec bravoure pour son fils.
Il déclara à la sortie du tribunal :
« Je suis soulagé. C’était un moment de stress. Je suis prêt à tout pour mon fils (…) Merci à la justice »
Et l’avenir…?
À ce sujet, un projet de légalisation du cannabis thérapeutique en Polynésie française est à l’ordre du jour. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé de ce sujet crucial pour bon nombre de patients dans la détresse de devoir enfreindre les lois pour leur santé. Ou pire, de parents se faisant traiter comme criminels pour vouloir le bien de leurs enfants.
Il faut aussi savoir que, bien que la Polynésie soit française, ce territoire est moins clément que la France métropolitaine, qui autorise l’accès à certains traitements ayant des taux de THC faible. Les choses devraient bouger petit à petit pour la Polynésie, nous l’espérons.
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Il n’empêche que l’inquiétude demeure pour ces parents, car pour l’instant, rien ne prévoit l’autorisation d’autoculture dans le cadre de la consommation thérapeutique, ni l’autorisation de cannabis à forte teneur en THC.
Aussi, le président de cette communauté française du Pacifique (Moetai Brotherson) se dit favorable à la légalisation du cannabis, ce qui est un bon point.
Encore une affaire à suivre…
Sources : information.tv5monde.com / euro.dayfr.com