La Cour Supérieure du Brésil, la STJ a autorisé plusieurs patients à cultiver du Cannabis à des fins médicinales par leurs propres moyens, chez eux. Il s’agit de permettre aux personnes qui sont malades, de produire de l’huile à domicile, à partir de cette fameuse plante. Plusieurs juges se sont exprimés à la suite de ce verdict, ils parlent de résistance au dogmatisme et de l’omerta de l’état face à la Marijuana. Une décision qui devrait faire jurisprudence.
L’actualité internationale en bref c’est sur Le Cannabiste.
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L’information est passée discrètement en pleine campagne législative chez les fromages qui puent. Mais de l’autre côté du grand lac, quelque chose de remarquable vient de se produire.
Figurez-vous que le plus grand pays d’Amérique latine, le Brésil, vient de voir se produire quelque chose d’étonnant : la justice vient de donner tort à la loi sur les stupéfiants.
#Justiça
Alors vous allez nous dire, ça se produit tout les jours, c’est même le rôle d’un certain type de juges ou de tribunaux de donner tort à la loi. Mais cette fois-ci la question qui était posée par 3 patients brésiliens :
« avons-nous le droit de cultiver du Cannabis à la maison, pour nous soigner? »
Ont demandé les patients. « Oui », a répondu la 3e plus haute juridiction du pays: La Cour Supérieure, du Brésil.
À ce stade il faut préciser qu’il ne s’agit pas de la ‘Cour Suprême’ comme on peut le lire ailleurs, mais de la « STJ » c’est à dire la Cour Supérieure de Justice, ça n’est pas tout à fait même chose. La 6e chambre de la STJ, était donc convoquée en audience le 13 juin dernier à Sao Paulo, à la demande d’une poignée de requérants, tous patients du Cannabis médical.
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Il est utile de préciser que les patients parlent d’extraire des huiles essentiellement au CBD depuis certaines variétés de plantes de Cannabis. Nous allons voir que la justice elle, n’a pas tenu à préciser d’avantage les choses sur ce le type de Cannabis médical dont il est précisément question.
En revanche les juges n’ont pas été avares de commentaires dans la presse.
Le jugement a bien été rendu et autorise les plaignants à cultiver chez eux de quoi se soigner. Un verdict qui a mis la justice brésilienne (NDR : et la presse!) en ébullition, on s’attend désormais à d’autres relaxes dans de nombreux dossiers du même type, grâce à cette jurisprudence de très haut niveau.
Parfait, mais ce qui nous interpelle, c’est moins le manque de précision d’une certaine presse qui parle de la ‘Cour Suprême‘, que ce qu’ont tenu à rajouter certains de ces juges Brésiliens dans la presse, juste après ce fameux jugement. Lisez bien ce qui suit, ce sont les propos signés et assumés du juge Brésilien Rogerio Schietti.
« Des milliers de familles brésiliennes sont à la merci de l’inertie du mépris et de l’omerta de l’état. Le discours contre la possibilité de cultiver est un discours moralisateur qui est souvent de nature religieuse, basé sur des dogmes, sur des fausses vérités, sur des stigmates. »
Un autre haut magistrat de la Cour Supérieure de Justice du Brésil, le juge Antonio Saldanha de son côté déclarait à ce grand quotidien brésilien.
« Arrêtons avec les préjugés et le moralisme qui ralentit l’évolution législative et obscurcit la pensée des juges brésiliens. Malheureusement le pouvoir judiciaire dans ce domaine, doit entrer en résistance conte l’obscurantisme » Source Folha de Sao paulo
#La boulette du chef
Les magistrats brésiliens, courageux, exigent de l’état une réforme qui ouvrirait la porte à l’auto production sous certaines contraintes.
Obscurantisme, Omerta, résistance » n’en jetez plus la coupe est pleine. Ce sont les mêmes mots entendus chez ces juges, que ceux qu’on trouve naturellement dans la bouche de militants pro légalisation du Cannabis ici.
Pas sur que le salut vienne du gouvernement Bolsanaro, en attendant le changement politique et la réforme d’un possible nouveau gouvernement par les urnes, il reste aux justiciables le bon sens de leurs magistrats.
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Vu d’ici en macronie, on ne peut pas s’empêcher de se dire, que malgré tout, avec Bolsanaro ils ont peut-être quand même de la chance les brésiliens.
Peut-être encore, qu’ au final, si l’élection de Marine le Pen avait eu lieu, en France … Cette catastrophe, aurait été plus utile au processus de légalisation, que la prohibition défendue sagement, par un petit banquier mal élu et son fidèle Darmanin … Qui s’acharnent méthodiquement sur les millions de consommateurs sans parvenir à n’y rien changer, allez savoir.
En attendant, cela aurait peut être eu pour vertu, de tirer la justice de sa douce torpeur prohibitionniste par effet ‘électrochoc’.
Un mal pour un bien?
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Sources : Folha de S.Paulo / Le Point
– Jean-pierre Ceccaldi pour The Blinc Group – Le Cannabiste 2018 Tous droits réservés –