C’est une nouvelle qui sonne comme un coup de tonnerre: le gouvernement marocain s’apprête à examiner un projet de loi qui vise à légaliser la production et la transformation de Cannabis à visée médical. Cependant il n’est pas encore envisagé d’en réglementer l’usage adulte et responsable dans le royaume. Le Maroc va légaliser la production de Cannabis, c’est en direct et c’est sur Le Cannabiste.
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La nouvelle va certainement faire le tour des chaînes de télé en cette fin de semaine, « Le Maroc va légaliser le Cannabis ». Pourquoi? Parce que cette décision risque de changer le visage du trafic légal ET illégal du Cannabis en Europe et dans le monde: perspectives.
#Situation
Avec 240 000 travailleurs selon le directeur de l’institut IFOP, le Cannabis est le premier employeur de France, un pays de 67 millions d’habitants. Au Maroc en parallèle, on estime que le Cannabis ferait vivre jusqu’à 760 000 travailleurs et exploitants clandestins pour 35 Millions d’habitants.
Au Maroc, bien qu’elle se déroule dans des conditions un peu particulières, la culture du Cannabis est avant tout une activité agricole. ‘Officiellement’ interdite.
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Pour se faire une petite idée de ce que cela représente en volume: d’après les chiffres du très officiel UNDOC, 36 000 tonnes de haschich ont été exportées en 2017 depuis le Maroc essentiellement vers l’Europe.
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Selon le quotidien 360 on estime que 30 000 personnes sont recherchées actuellement par la police marocaine pour des charges ou des soupçons relatifs au Cannabis. Violences, intimidations, expropriations, la prohibition du Cannabis a produit un marché noir rampant, tentaculaire et omniprésent, des deux côtés de la méditerranée.
Après plusieurs tentatives de réforme avortées depuis les oppositions ces dernières années, il apparaît bien que cette fois, cela pourrait être la bonne.
#Réforme
Un projet de loi sera examiné aujourd’hui par le gouvernement Marocain. Il vise à légaliser la production et la transformation du Cannabis au Maroc, afin d’alimenter l’industrie et la recherche médicales.
Les deux partis d’opposition Marocains L’Istiqlal et le PAM réclament la légalisation du Cannabis depuis de nombreuses années que le gouvernement change de fusil d’épaule, mais aujourd’hui c’est le gouvernement lui même s’empare de cette question brûlante.
Cette fois-ci on ne parle plus de ‘revendication’ car c’est le gouvernement marocain lui même qui est à la manœuvre. Et c’est la raison pour laquelle une option politique claire en faveur de ce projet est prise très au sérieux ce matin par tous les observateurs.
Il faut rappeller que le Maroc a voté favorablement à la proposition de l’ONU de déclasser le Cannabis des substances narcotiques dites ‘nocives’ lors d’un vote récent et qui fera date. (voir ci-dessous)
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« Cette législation, qui constitue une grande première au Royaume, sera examinée jeudi en Conseil du gouvernement. Elle a été élaborée par le ministère de l’Intérieur qui a pris le soin de délimiter les zones de culture du cannabis. « Un décret du chef du gouvernement sera adopté plus tard pour circonscrire les superficies de la culture du cannabis à six zones à travers le royaume », indique notre source. » Source Le 360
- Culture autorisée dans certaines zones du Nord du pays, interdite ailleurs
- Usage récréatif interdit (sic)
- une Agence nationale publique sera en charge de l’achat et de la vente de la plante à des sociétés l’utilisant pour des fins médicinales
#Bémol
Il faut garder à l’esprit que ce mouvement législatif, loin de constituer un coup d’éclat, pourrait donner naissance à une situation beaucoup plus complexe une fois les élections passées.
Oui le Maroc pourrait très bien légaliser la production de Cannabis aujourd’hui, mais c’est loin d’être une victoire pour le peuple marocain et la lutte contre le marché noir. C’est sans doute un cadeau à celles et ceux qui opèrent déjà dans une zone de tolérance … toute relative.
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On dispose d’autres exemples en Afrique où le volet économique du Cannabis ne devrait profiter qu’à quelques uns. Ici comme en en Afrique une nouvelle période de lutte s’annonce pour celles et ceux qui considèrent comme un droit fondamental, de profiter de ce que la nature offre gratuitement.
C’est aussi notre avis à la rédaction: Vu la situation actuelle, même avec des moyens supplémentaires, on imagine facilement le boulevard et les interstices qui vont permettre à une loi mal ajustée de faciliter la vie du négoce clandestin. Tolérer la production dans certaines conditions ne semble pas une mauvaise idée, sur le papier c’est une chose.
Mais dans la réalité le Maroc de demain sera un terroir universel du Haschich libre ou ne sera pas.
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Sources : Le 360 / Rédaction
– Jean-pierre Ceccaldi pour The Blinc Group – Le Cannabiste 2018 Tous droits réservés –
