Le Cannabiste part à la rencontre des militants des terres lointaines. Stolk et Zammit c’est le nom de deux militants pro légalisation bien allumés qui font bouger les choses en Australie. Leur premier coup d’éclat : la projection de feuilles de Cannabis géantes sur l’Opéra de Sydney avait défrayé la chronique.
Dernièrement ils sont venus manifester en tenues militaires et en véhicules blindés en plein centre ville de Sydney, à la tête d’un collectif organisé pour dénoncer la stigmatisation du THC, des images incroyables de ces résistants du bout du monde. Stolk & Zammit les Australiens de la légalisation. L’interview évènement de l’été est sur Le Cannabiste.
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En matière de résistance à la prohibition, chez nous en France les choses sont bien verrouillées. La loi autorise la police à arrêter et la justice à condamner quiconque tente de représenter le Cannabis sous un jour favorable.
Mais tous les pays n’ont pas une approche aussi radicale autour de ce débat et du droit à jouir paisiblement de cette plante. À travers les revendications et les initiatives de Stolk et Zammit on découvre tout un monde au delà des frontières du prohibiland, à commencer par les politiques.
Pour vous faire une petite idée, voici comment Jeremy Buckingham un député pro légalisation du qui consomme du Cannabis pour un usage médical, accueille nos joyeux militants dans les bureaux du parlement. C’était Jeudi dernier.
#L‘interview
WILL STOLK
LC: Tu sembles venir d’un milieu sportif, comment en es-tu venu à plaider pour le Cannabis?
J’étais un skieur acrobatique quand j’étais plus jeune et j’ai commencé à fumer du Cannabis au camp d’été à Whistler en Colombie-Britannique, au Canada, quand j’avais 15 ans. Le monde du ski acrobatique était assez à ce moment-là, mais le ski freestyle était à l’origine très bohème, avec la consommation de cannabis qui faisait partie intégrante de cette culture.
Je suis ensuite passé au freeride et au ski de montagne, et j’ai voyagé à travers le monde pendant de nombreuses années, participant à des compétitions sur le circuit mondial, à des séances photo, à des tournages de films et à toutes sortes d’autres choses. J’ai passé pas mal de temps en Californie et au Canada, mais très tôt plus j’ai été exposé à la culture du Cannabis. On fabriquait toutes sortes d’appareils pour fumer, des pommes, des bongs, des spots, des pipes à eau…
Pour moi fumer du Cannabisest une grande partie de ma vie sociale, il n’y a pas grand-chose de mieux que de partager un doobie en cercle au bas d’une énorme piste de ski.
LC: La loi est-elle stricte là où tu vis, quelle pourrait être la sanction pour fumer dans la rue ou être fouillé chez soi et qu’ils trouvent quelques pots de Cannabis en train de pousser dans ton jardin ?
Aujourd’hui si je me fais attraper par la police, je serais simplement condamné à une amende pour une quantité de Cannabis ne dépassant pas deux onces.
Si tu es pris avec moins de 2 onces lors de ta première infraction, on te donne ce qu’on appelle une dispense de drogue. Le Cannabis médical est également légal en Australie depuis 2018 et, à mesure que de plus en plus de personnes se lancent dans ce programme, le stigmate associé au Cannabis est en train de changer. Un récent sondage des Verts a montré que plus de 90 % des Australiens interrogés étaient favorables à la légalisation récréative du Cannabis en Australie.
LC: Ton geste le plus légendaire a été de projeter de grands motifs de Cannabis sur le bâtiment le plus emblématique d’Australie pour que le reste du monde le voie. Raconte-nous un peu l’histoire avant, pendant et après : qu’est-ce que ça a changé ? Et c’était l’idée de qui ?
Alec Zammit et moi avons collaboré sur une vision commune, nous assumons nos rôles de « terroristes artistiques« , et avons participé à une série d’actes excentriques pour plaider pour la légalisation du Cannabis. Nos efforts ont consisté en une série de cascades inconventionnelles pour capter l’attention.
Par exemple, nous avons mis en place un faux système de culture hydroponique de Cannabis sur l’une des rues commerçantes animées de Sydney, nous avons dispersé plus de cent plants de cannabis artificiels dans la ville, et nous avons même érigé un sapin de Noël de Cannabis de 26 pieds de haut sur Martin Place, la place emblématique connue pour ses traditions festives.
Notre intention était de susciter un buzz important et d’attirer l’attention sur la nécessité de changement pour transformer notre société. Notre stratégie c’est d’impacter les esprits avec l’idée du changement.
Quand il s’agit de la légalité de la culture du Cannabis , les règles varient d’un État à l’autre en Australie. Dans mon cas, je réside dans le Territoire de la capitale australienne (ACT), où il est légal de cultiver un certain nombre de plantes sans problèmes. Cependant, dans la plupart des autres États, la culture d’un petit nombre de plantes dans votre jardin peut entraîner des problèmes juridiques et une possible arrestation.
L’ACT se distingue comme une exception, où les individus sont autorisés à posséder jusqu’à 50 grammes de Cannabis sec ou jusqu’à 150 grammes de Cannabis frais, à cultiver deux plants de cannabis par personne (avec un maximum de quatre plants par ménage), et à consommer du Cannabis à usage personnel dans leurs maisons.
LC: À quoi ressemble le Cannabis là où tu vis ? Que fumes-tu ou vapotes-tu ?
En Australie, la qualité du Cannabis s’améliore lentement, mais surement. Il y a toujours eu du bon cannabis disponible dans des endroits comme l’Australie-Méridionale et la Nouvelle-Galles du Sud.
Dans l’ensemble, la qualité du Cannabis en Australie n’a jamais été à la hauteur des points chauds comme la Californie et la côte ouest du Canada, où le ganja est célèbre dans le monde entier. La mise en place du Cannabis médicinal légal et l’importation légale de variétés de Cannabis du monde entier ont été excellentes pour l’Australie en général.
À mon avis, car les gens sont de plus en plus conscients de ce qu’est un bon Cannabis , des différentes variétés disponibles et de leurs effets. Personnellement, j’aime fumer des joints, des blunts et des bongs. J’ai aussi un vaporisateur à Cannabis que j’utilise occasionnellement, mais il est très efficace pour garder la fumée de Cannabis à un niveau bas dans des environnements extérieurs comme les fêtes.
LC: Dernièrement tu es allé en manifester ville dans un véhicule blindé pour demander ce changement. Quel était le message et surtout, as-tu été entendu ?
Pour le 4/20/2023, nous avons pris d’assaut la ville avec une flottille de véhicules militaires pour diffuser des informations sur la politique des drogues directement aux médias à Sydney, en Australie. Notre manifestation, qui a été opportunément programmée pour le 20 avril (alias 420, la journée internationale du Cannabis ), visait également à souligner l’échec de la « guerre à la drogue » en Australie.
Notre coup d’éclat en 2022 a vu des images de Cannabis projetées sur l’Opéra de Sydney, ce qui nous a valu à Alec ‘Craze’ Zammitt et moi d’être arrêtés, et nous sommes actuellement en liberté sous caution. Mais ça valait le coup, à mon avis.
Nous voulons faire connaître la discussion sur le Cannabis en Australie et demander au gouvernement qui serait lésé par une amnistie ? Nous voulons également éduquer les contribuables australiens sur les avantages de la légalisation totale du Cannabis en Australie. Il y a une énorme quantité d’argent qui va affluer dans les coffres du gouvernement australien, pour être utilisé dans les soins de santé, les écoles et les routes, à partir de l’accise fiscale qui sera prélevée sur le cannabis légalisé.
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Actuellement, une personne qui a une prescription de Cannabis médicinal peut être accusée de conduite sous l’influence de drogues si elle est arrêtée par la police. Notre coup d’éclat de cette année a été très réussi.
LC: Vous êtes un acteur du marché légal du Cannabis en Australie avec votre propre marque de CBD et vous travaillez également à l’étranger. Ça se trouve en France ?
Depuis quelques années, notre équipe s’est lancée dans plusieurs projets liés au Cannabis , notamment aux États-Unis, où l’usage récréatif est légalisé. Cependant, mon objectif actuel est d’explorer des États et des pays qui offrent des opportunités encore plus intéressantes. L’une de nos premières entreprises a consisté à investir dans un dispensaire de Cannabis récréatif prospère appelé « Tioga Green ».
Cet établissement est situé au milieu des pittoresques montagnes de la Sierra, près du célèbre parc national de Yosemite. En 2019, j’ai fait équipe avec mon ami de longue date Cory Zila, un ancien skieur professionnel, pour initier ce projet. Cory et moi avons partagé une amitié de longue date, qui a été grandement influencée par notre affinité mutuelle pour le Cannabis . C’est un sentiment vraiment remarquable d’assister à l’évolution de notre passion d’une poursuite clandestine à la copropriété d’un dispensaire légal. Cet exploit aurait sans aucun doute rendu une version jeune et rebelle de moi-même extrêmement fier.
En outre, nous nous sommes lancés dans une autre entreprise appelée Inspired Paws, une entreprise de chanvre qui s’adresse spécifiquement à nos chers animaux de compagnie. Ce projet visait à fournir des produits à base de chanvre adaptés au bien-être de nos amis à fourrure.
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Parmi tous ces projets, celui qui me passionne le plus est le lancement de Byron Bay CBD, une nouvelle marque de santé et de bien-être. Notre objectif principal est d’établir Byron Bay CBD comme la première entreprise australienne de CBD sur les marchés américain et européen. Cette marque se spécialisera dans une gamme de produits infusés au CBD tels que des teintures, des baumes et des cosmétiques. Notre vision est de créer une atmosphère luxueuse, inspirée de la nature et sereine autour de la marque.
L’inspiration pour cette entreprise vient de la ville balnéaire idyllique de Byron Bay, dans le nord de la Nouvelle-Galles du Sud, où je vis depuis l’âge de 16 ans. Byron Bay est mondialement connue pour son mode de vie alternatif, ses environs naturels à couper le souffle et sa multitude de résidents notables, dont des célébrités comme Chris Hemsworth et Matt Damon, pour ne citer que quelques-uns.
Byron Bay CBD sera disponible sur le marché européen et plus particulièrement sur le marché français si tout va bien pour la fin 2023.
LC: Quelle est votre variété de weed préférée et pourquoi ?
Quand il s’agit de mes variétés de weed préférées, il n’y a aucun doute que OG Kush prend la première place. C’est une de mes préférées depuis longtemps, et pour une bonne raison – c’est tout simplement la meilleure!
La combinaison unique de son arôme terreux et de pin, son effet euphorisant et apaisant est imbattable. OG Kush a un statut légendaire parmi les amateurs de cannabis, et elle ne manque jamais de me procurer une expérience exceptionnelle.
Une autre variété que j’apprécie beaucoup est Sour Diesel. Ce puissant hybride à dominance sativa apporte une dose d’énergie et de créativité, parfait pour les moments où j’ai besoin d’un coup de pouce. Son arôme distinct de carburant associé à ses effets revigorants en font un choix incontournable pour moi.
En ce qui concerne les saveurs, j’ai un faible pour les variétés fruitées. Il y a quelque chose de délicieusement agréable dans les notes sucrées et juteuses qui ajoutent une couche supplémentaire de plaisir à l’expérience de la consommation. Que ce soit les vibrations tropicales de Pineapple Express, la bonté aux fruits des bois de Blueberry ou l’acidité de Tangie, les saveurs fruitées me plaisent toujours.
En fin de compte, le monde du Cannabis offre une gamme diversifiée de variétés, chacune avec ses propres caractéristiques et effets uniques. Mais en ce qui concerne mes favoris personnels, OG Kush occupe une place spéciale dans mon cœur, tandis que des variétés comme Sour Diesel et les variétés fruitées apportent une excitation et un plaisir supplémentaires dans mon voyage au Cannabis.
ALEC Zammit
LC: Vous avez une formation de graffeur. Pouvez-vous nous dire comment vous êtes devenu un défenseur du Cannabis ?
Le graffiti m’a appris la discipline et la méthodologie. J’ai toujours aimé l’art guérilla et je savais comment faire avancer le train de la hype et créer un tollé. J’ai canalisé cette connaissance et j’ai bâti une solide carrière en proposant des campagnes marketing et des activations à des clients corporatifs. Alors que ma société grandissait et en tant que consommateur de Cannabis avant la légalisation à des fins médicales en Australie, je ne pouvais pas rester les bras croisés et permettre à moi-même et à mon équipe d’être victimes de mauvaises lois.
LC: La loi est-elle dure là où vous vivez ? Quel pourrait être le coût de fumer dans la rue ou d’être fouillé à la maison et de trouver quelques pots en train de pousser dans votre jardin ?
Là où je vis, le stigmate évolue lentement. Vous ne voudriez pas être pris en train de cultiver, mais le Cannabis légal est donné à tout le monde. Le principal problème auquel nous sommes actuellement confrontés est les lois sur la conduite. Les patients sont poursuivis pour des quantités infimes de leur médicament détectées dans leur système longtemps après sa consommation. Il existe d’autres États en Australie où la culture de votre propre Cannabis en petites quantités est dépénalisée.
Votre geste légendaire a été de projeter de grands motifs de Cannabis sur le bâtiment le plus emblématique d’Australie pour que le reste du monde puisse le voir. Racontez-nous un peu l’histoire avant, pendant et après : qu’est-ce que cela a changé ? Et aussi, c’était l’idée de qui ?
Will et moi sommes tous deux actuellement en liberté sous caution pour cela, donc je vais devoir laisser cela se dérouler. Nous devons retourner au tribunal le 29 août 2023.
LC: À quoi ressemble le Cannabis nabis là où vous vivez ? Que fumez-vous ou vapotez-vous ?
La scène du Cannabis évolue lentement en Australie. De plus en plus de gens sont ouverts à l’utilisation du Cannabis et le gouvernement commence à s’en apercevoir. Je fume personnellement plusieurs variétés au gré de ce qu’il est possible de trouver, mais j’ai aussi mes préférences!
LC: Vous avez manifesté en ville dans un véhicule blindé pour demander un changement. Quel était le message et surtout : avez-vous été entendu ?
Notre message pour la cascade « Qui blessons-nous ? » de cette année était simple. Conduire avec du THC ne devrait pas vous faire un ennemi ! Nous sommes rejoints par une longue liste de partisans de cette cause spécifique et, ensemble, nous faisons progresser le pays vers le changement.
LC: Vous dirigez actuellement une entreprise qui fournit des décors spécifiques eb matière de drogue qui loue de fausses plantes de Cannabis et d’autres choses similaires. Pouvez-vous nous en dire plus sur la façon dont cela s’est passé et sur le type de productions avec lesquelles vous avez travaillé jusqu’à présent ?
En 2017, nous voulions faire le coup de la pépinière de Cannabis factice. Nous avons parcouru les sociétés de location de décors de films et de télévision et nous n’avons pu trouver que des plantes de décors à l’aspect minable à des prix exorbitants. Nous avons donc appelé nos artistes et fabricants et nous nous sommes mis au travail pour créer les nôtres. Les nouveaux accessoires ont été un succès et depuis lors, nous avons étendu notre inventaire pour proposer la meilleure offre de décors de drogue au monde.
Notre inventaire de décors de drogue se compose de nombreuses variétés de bourgeons factices aux allures différentes et de centaines de plantes de Cannabis factices de différentes tailles et stades de croissance. Nous avons obtenu l’approbation du gouvernement pour les machines de presse à pilules et avons eu le plaisir de travailler avec des productions pour Netflix, Foxtel, Network Ten, 9 Network, 7Mate et d’autres grandes productions telles que Wizards avec Pete Davidson.
LC: Quelle est votre variété de Cannabis préférée et pourquoi ?
Ma variété de Cannabis préférée est Sour Diesel. C’est un hybride à dominante sativa qui me donne un regain d’énergie et un sentiment de créativité. J’aime aussi le goût du Sour Diesel.
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Le site internet du collectif: Crazeco.com.au