L’ancien président de la république Libanais s’est exprimé sur Twitter le 21 Septembre 2018. Michel Sleiman a surpris tout le monde avec un Tweet qui se traduit par la phrase : ‘Notre hasch est le meilleur des hasch‘. Depuis les récentes annonces faites par le gouvernement cet été au sujet d’une légalisation de la production de Cannabis au Liban les observateurs internationaux sont à l’affût de chaque nouvelle annonce portant le mot Cannabis ou Haschich. Le Cannabiste vous emmène faire un tour au pays du shit jaune et du shit rouge.
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Le Liban se cherche un nouveau souffle économique et de nombreux responsables lorgnent désormais sur l’opportunité qu’offrent les marchés modernes du Cannabis, qu’il soit destiné à usage thérapeutique ou non. Car le Cannabis c’est une histoire très ancienne au Liban, une tradition qui fait partie de la culture ancestrale du pays.
#Haschish
La précieuse résine vient de plantes de Cannabis qui sont cultivées en majeure partie dans la partie Est du pays, une zone qui s’étend sur un peu moins de 3000km² : La vallée de la Bekaa. La couleur de la résine et ses effets diffèrent selon la maturité des plantes à partir desquelles il est obtenu, mais il est toujours fabriqué depuis les mêmes variétés. Pour comparer cela avec le raisin il est notoire que la précocité des vendanges influencent la qualité du vin, et bien c’est pareil avec le Cannabis et le Haschich. L’art de choisir le moment de la récolte détermine le profil et la qualité du produit transformé à partir des fruits.
Le commerce du Cannabis générait environ 500 millions de $ par an avant la guerre civile en 1980. Depuis 1992 et le retour de la prohibition les autorités intervenaient régulièrement dans la Bekaa pour y détruire les plantations. Chaque année entre 1000 et 6500 Ha étaient ainsi coupés par l’armée Libanaise, souvent d’ailleurs avec le concours appuyé des forces Syriennes.
Mais les faibles précipitations et la quasi absence de réseaux d’irrigation rendent le développement difficile dans la Bekaa. Sauf pour une certaine plante, polyvalente, résistante, profitable, illégale.
#Nouveau monde
Le Liban est aujourd’hui un pays très connecté ou le Français reste la deuxième langue étrangère enseignée et la plus parlée derrière l’Arabe. Là bas les perspectives milliardaires de la vague verte venue des USA, ne laissent ni les politiques ni les décideurs indifférents. D’ailleurs le message des autorités est clair : nous voulons légaliser la production de Cannabis chez nous. Pour témoin la dernière initiative du parlement, une proposition de loi de légalisation du cannabis à des fins médicinales et industrielles. Les enjeux économiques pour ce pays sont de tout premier ordre même si la légalisation de l’usage du Cannabis reste hors de question pour le moment.
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Bref, le Hash Libanais n’est pas du mauvais shit, c’est en tout cas ce qu’a tenu à exprimer le ministre de l’économie Raed Khoury au mois de Juillet dernier sur Bloomberg:
« La qualité (du Cannabis) Libanais est parmi les meilleures au monde »
Imaginez l’effervescence qui règne à l’heure actuelle entre les multinationales, les investisseurs privés et les affairistes de tout poil à qui ce marché potentiel promet la lune. D’ailleurs cette idée n’a plus rien de toxique pour un certain nombre d’intellectuels comme le professeur Hassane Makhlouf de l’université Libanaise qui clamait au mois de Juillet dernier dans la presse nationale : « Que l’État libanais légalise donc notre haschisch ! »
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#Old School
Reprenons : d’un côté les velléités internationales et bancaires pour produire quantité d’herbe médicale et de l’autre une arrière garde qui demande la reconnaissance du Haschich comme un produit agricole national exportable. Le tout dans un pays où les autorités continuent de faire appliquer la prohibition et ne sont pas prêtes à légaliser. Dans ce contexte le récent Tweet de Michel Sleiman qui fut le Président du Liban de 2008 à 2014 a beaucoup plus de profondeur que l’idée de cet article ne le suggère.
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Google trad : Venez, libanais, à la culture du cannabis, appelez « Hashishtna Ahla Hashishah »
هلمّوا ايها اللبنانيون الى ثقافة الحشيشة هاتفين " حشيشتنا احلى حشيشة"
— Michel Sleiman (@SleimanMichel) September 21, 2018
Ce qui d’après le Lebanese Observer peut se traduire par « Réveillez vous citoyens Libanais. Acceptez la culture du Hash. Notre Hash est le meilleur Hash »
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.Ce que sous entend la vieille école par la voix de ce Tweet anecdotique de Michel Sleiman, c’est que le Liban doit ne doit pas céder à la fièvre spéculative des potentiels investisseurs qui le pressent de leur livrer de l’herbe médicale à tout prix et au plus vite.
Car le Liban possède un patrimoine et un héritage séculaire avec le Hasch national. La vallée de la Bekaa c’est aussi une mosaïque de producteurs et une richesse de terroirs du Haschich Libanais n’ont rien à envier aux Bourgognes, aux Chateauneuf du Pape et autres Bordeaux pour le vin chez nous. Si ce petit bout d’occident à l’Ouest de l’Asie n’avait pas été lessivé par autant d’années de guerre, il tirerait d’ailleurs aujourd’hui de larges profits de cette culture.
Ceux qui rêvaient d’une nouvelle Amsterdam au pays du grand cèdre en seront quittes pour leurs frais car la situation pourrait s’éterniser. Ça ne sent plus vraiment la prohibition mais pour autant ça ne sent pas vraiment non plus la grande réforme. Le pays se trouve encore coincé dans une zone où plusieurs conflits militaires armés sont actifs à moins de 2 heures d’avion. Nous parlons d’un pays où le conservatisme n’est pas toujours un choix politique mais souvent une question de survie, le sens premier du terme.
Alors effectivement, il faudra bien que l’économie reparte, mais il n’est pas sur que des giga-usines d’herbe de Cannabis sorties de terre et financée par les banques Américaines y changeront grand chose. C’est peut être la vieille tradition du Haschich qui constitue le meilleur espoir d’un futur économique Libanais… En tout ça n’est pas forcément l’exportation massive de Cannabis médical hyper produit, hyper contrôlé et son cortège de jobs sous payés. Est-ce que ça fait sens pour vous aussi?
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Sources :
— Jean-pierre Ceccaldi pour The Blinc Group – Le Cannabiste 2018 Tous droits réservés –