Une équipe de scientifiques Suisses et Italiens à l’Université de Milan viennent tout juste de découvrir un nouveau Cannabinoïde naturel. Cela vient d’être annoncé, il y a tout juste vingt jours le 25 Septembre dernier. Le Cannabizetol se trouve sur les fleurs femelles du Cannabis mais il est rare, il n’est pas spécialement psychoactif et on ne le trouve que sur certaines variétés de plantes apparemment.
Découverte voici donc le CBGD pour Cannabizetol c’est la nouveauté du jour sur Le Cannabiste.
Technique et extraction du Cannabizetol
Pour l’extraire des plantes les chercheurs ont employé une méthode d’extraction au CO₂ supercritique, suivie d’une purification chromatographique haute performance (HPLC) afin d’isoler le CBGD à partir des extraits bruts de fleurs séchées.
Ils ont ensuite comparé la structure isolée à un échantillon synthétisé en laboratoire un processus chimique qu’on utilise pour contrôler les dérivés du CBD. Ils ont ainsi pu confirmer la structure moléculaire exacte du CBDG donc, c’est qui a permis de valider la présence naturelle de ce cannabinoïde dans la plante.
Où se trouve le CBGD sur la plante ?
Le CBGD a été trouvé uniquement dans les sommités fleuries femelles (les fleurs riches en trichomes), jamais dans les feuilles, les tiges ni les graines.
C’est cohérent avec la localisation des enzymes cannabinoïdes : elles sont concentrées dans les trichomes glandulaires, où sont produits le CBD, le THC et le CBG — dont dérive probablement le CBGD.
L’étude indique clairement :
“CBGD was isolated from female flowering tops of Cannabis sativa L., using supercritical CO₂ extraction followed by chromatographic purification.”
(Université de Milan & Linnea SA, 2024)
le CBGD n’est pas un cannabinoïde abondant.
Il a été détecté en quantités infimes, de l’ordre de la fraction de milligramme par gramme d’extrait. Selon les mesures par HPLC-MS (High-Performance Liquid Chromatography – Mass Spectrometry) dans l’étude originale :
- Le CBGD représente moins de 0,02 % de la masse totale en cannabinoïdes de l’extrait analysé.
- Cela représente environ 0,2 mg par gramme d’extrait brut, contre plusieurs dizaines à centaines de milligrammes pour le CBD ou le CBG.
En fait, en dessous de ce seuil, le Cannabizetol serait indétectable sans instrument haute sensibilité.
C’est sans doute ce très faible taux qui explique pourquoi il n’avait jamais été isolé auparavant : il faut un matériel adapté et des standards de référence de haut vol pour le confirmer formellement.
Les chercheurs ont isolé le CBGD à partir de cultivars européens riches en CBG et CBD, fournis par Linnea SA (Suisse).
Les variétés exactes ne sont pas citées pour des raisons de confidentialité industrielle, mais les données analytiques suggèrent qu’il apparaît surtout dans les profils suivants :
| Type de cultivar | Profil principal | Présence de CBGD |
|---|---|---|
| Variétés CBG-dominantes | CBG > 10 %, THC < 0,1 % | ✅ traces détectées |
| Variétés CBD-riches | CBD > 5 %, CBG < 1 % | ✅ très faibles traces |
| Variétés THC-dominantes | THC > 10 % | ❌ non détecté |
Les effets de ce cannabinoïde
Amateurs de high, passons notre chemin, le CBDG ne provoque aucun effet psychotrope par nature.
- Il ne se lie pas aux récepteurs CB1 du système endocannabinoïde (ceux qui déclenchent les effets euphoriques ou altérant la perception).
- Les tests in vitro réalisés par l’équipe de Milan ont confirmé une absence totale d’affinité CB1, et une activité très faible sur CB2, davantage impliqué dans les processus immunitaires et inflammatoire
Résultat : AUCUNE interaction psychoactive notable.
Le CBGD se range donc dans la catégorie des cannabinoïdes non psychotropes, aux côtés du CBD, du CBG ou du CBC. Il agit en douceur, sans altération de la conscience ni modification sensorielle particulière.
le CBGD brille, c’est dans sa capacité antioxydante et anti-inflammatoire, particulièrement au niveau de la peau. Dans les essais in vitro, les chercheurs ont exposé des cultures de kératinocytes humains (les principales cellules de l’épiderme) à des agents pro-inflammatoires.
- Résultat : le CBGD a réduit de manière significative la production de cytokines pro-inflammatoires (comme l’IL-6 et le TNF-α).
- En parallèle, il a montré une activité antioxydante supérieure à celle du CBD dans certaines conditions de stress oxydatif.
Autrement dit, là où le THC fait planer, le CBGD apaise et protège. On ne parle pas ici de sensation d’euphorie, mais d’un effet cellulaire et tissulaire réparateur.
Potentiellement très prometteur pour les soins cutanés, la dermatite, ou même la cosmétique anti-âge. C’est une découverte majeure et prometteuse dans le domaine du Cannabis bien être.
Voici le lien de l’étude :
“Cannabizetol, a Novel Cannabinoid: Chemical Synthesis, Anti-inflammatory Activity and Extraction from Cannabis sativa L.” — DOI : 10.1021/acs.jnatprod.5c00826
Version PubMed / résumé : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40994228/
Version ACS (texte intégral payant) : https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.jnatprod.5c00826
Version déposée (figshare) : https://figshare.com/collections/Cannabizetol_a_Novel_Cannabinoid_Chemical_Synthesis_Anti-inflammatory_Activity_and_Extraction_from_i_Cannabis_sativa_i_L/8053973
