Le sujet du cannabis médical en France c’est : tantôt faire l’autruche, tantôt la girouette. C’est le défilé du grand n’importe quoi… Mais un grand n’importe quoi qui pourrait (peut-être) ENFIN finir par donner quelque chose. Nous en sommes là : il semblerait que le sort du cannabis médical en France en soit remis cette fois-ci à la Haute Autorité de Santé (HAS). On a comme l’impression que le sujet est une patate chaude que tous se lancent à tour de rôle.
Bref, il est temps de faire le point sur tout cela, qui est épineux aux yeux du gouvernement, évident et urgent aux yeux des patients dans le besoin, et de nous-mêmes.
Qu’est-ce que la HAS doit décider exactement et pourquoi cela pourrait être crucial ?
Cannabis médical en France saison 12 épisode 15 849, sur Le Cannabiste.
Les détails de ce rebondissement made in France…
Il y a du Yannick Neuder dans l’air. En effet, c’est le ministre de la Santé qui a décidé, le jeudi 20 février 2025, de “refiler le dossier” à la HAS. En fait, elle doit donner son avis sur l’expérimentation du cannabis médical en France… Mais à ce stade, l’expérimentation est plus qu’expérimentée !
(Pour rappel, la Haute Autorité de Santé est un organisme public indépendant chargé d’évaluer l’intérêt médical, d’émettre des recommandations sur la stratégie thérapeutique et de guider les politiques de santé. Son avis, bien que consultatif, influence grandement les décisions gouvernementales.)
Bien oui, cela fait des années que ça traine, à croire que le gouvernement français vit dans une grotte isolée du monde. Quand on voit les résultats ailleurs, et même en France suite à cette fameuse expérience, on se dit “il est temps d’agir !”. Ça, c’est un autre sujet.
Au total, quelques milliers de patients ont pu bénéficier de cette expérimentation dans différentes indications : douleurs neuropathiques, épilepsie sévère, soins palliatifs, etc.
Monsieur Neuder est cardiologue, et il avoue que certaines douleurs ne sont apaisées que par les cannabinoïdes. Selon lui, la HAS doit donc statuer sur le fait que le cannabis médical en vaille la peine ou non, notamment concernant les douleurs, en comparaison aux traitements conventionnels.
Toutefois, ne nous emballons pas, car le cabinet du ministre a précisé que la HAS serait saisie “rapidement”. Notez bien les guillemets, ils sont importants !
Aussi, nous parlons bien de cannabis médical, car pour la question de la légalisation du cannabis récréatif, le gouvernement se montre strictement opposé à cette idée. Pas bien utile de le rappeler, quand on constate déjà à quel point il est difficile d’introduire le cannabis dans un contexte purement médical au sein de l’hexagone…
Faudra-t-il s’en remettre à la cartomancie pour avoir enfin des réponses sur l’avenir du cannabis thérapeutique en France ?
Comme vous le savez, l’expérimentation du cannabis à usage thérapeutique a débuté en France il y a plus de 3 ans déjà. Elle s’est clôturée fin 2024, avec un sursis pour les patients, en leur disant que leurs traitements seraient maintenus environ 6 mois, le temps d’un “sevrage”.
Depuis, il y a eu report sur report, sujet mis aux oubliettes puis ressortit sur le tapis de temps en temps, suppression de l’usage des fleurs pour cet “essai” de par la décision de l’ANSM main dans la main avec Darmanin, bref, un bon “menage” en bateaux des patients qui pourraient profiter des effets des cannabinoïdes…
Tout ce bazar est aussi lié au fait que nous ayons un gouvernement instable, et vu que pour beaucoup ce sujet semble léger, il est souvent mis de côté…
Les médecins, les patients le disent : les traitements à base de cannabinoïdes (thc, cbd, etc.) fonctionnent… Pas pour tout le monde, mais pour beaucoup, c’est la seule solution efficace qui s’offre à eux. Ce n’est pas pour rien qu’en Europe et ailleurs, il est prescrit.
En somme, nous attendons simplement de voir le déroulé de la suite des évènements.
Espérons que la HAS se montre plus réactive que le gouvernement. Dans l’idéal, son avis pourrait déboucher sur un véritable cadre légal clair, soutenu par des décrets et une reconnaissance officielle de l’utilité médicale du cannabis. Les patients, quant à eux, n’ont plus qu’à croiser les doigts.
Rendez-vous au prochain épisode.
Sources : liberation.fr / francetvinfo.fr / leparisien.fr
Aller…On y croit cette fois ci !
Croisons les doigts pour que la HAS prenne le dossier au sérieux…