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Interview : une Fliquette Allemande pro-légalisation

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Le prohibitionniste français, tout excité par le retour ultramarin du bagne en Guyane, ne s’est toujours pas aperçu que sur internet il n’y avait pas de murs. C’est ainsi que les Cannabistes bien informés, ont pu s’apercevoir qu’au Canada les désastres annoncés post légalisation, n’ont rien donné. Beaucoup plus près de chez nous en Allemagne où la légalisation du Cannabis est en place depuis le 1er Avril 2024, on s’interroge encore sur le maintien ou pas de cette réforme au gré des changements de majorité par pure idéologie. Pourquoi?

La loi permet à nos amis Teutons la possession jusqu’à 25 g pour les adultes, la culture à domicile jusqu’à 3 plants par personne et la détention jusqu’à 50 g de Cannabis à domicile par adulte. Mais il n’existe en dehors des Cannabis social clubs aucun moyen légal d’approvisionnement si ce n’est en pharmacie pour les patients sur ordonnance.

Pour parler de l’efficacité et de la stabilité de cette réforme, nous sommes allés à la rencontre d’une policière qui milite dans l’association LEAP-Deutschland qui soutient la dépénalisation de l’usage des substances et la légalisation du Cannabis.

Natascha: Membre du comité directeur de LEAP-Deutschland est pro-légalisation. Une interview exclusive de la rédaction.

* * *

LC : Bonjour Natascha, en tant que membre du conseil d’administration de LEAP-Deutschland, tu es également impliquée dans l’application de la loi. Quel est exactement ton métier et que représente LEAP-Deutschland?

N.B. : Je suis policière de profession et actuellement affectée à la police de la circulation. En tant que membre du conseil d’administration de LEAP-Deutschland, j’ai une vision différente de la politique en matière de drogues par rapport à la majorité de mes collègues. Cependant, mon opinion est strictement personnelle et sans lien avec ma fonction officielle.

LC : Tu représentes l’organisation LEAP Allemagne – peux-tu nous expliquer en quelques mots ta position sur le cannabis ?

N.B. : LEAP-Deutschland (Law Enforcement Against Prohibition) milite pour une politique des drogues fondée sur des preuves, axée sur la prévention, la santé et la réduction des risques plutôt que sur la répression. L’organisation regroupe des policiers, des juristes et des experts qui considèrent que la prohibition a échoué et soutiennent la dépénalisation ainsi que la légalisation du cannabis. L’objectif est d’assécher le marché noir, de mettre fin à la stigmatisation des consommateurs et d’utiliser les ressources de manière plus efficace.

LEAP-Deutschland plaide pour une réforme garantissant la sécurité juridique et réduisant les risques sociaux et sanitaires de l’ensemble des produits stupéfiants. Ma position personnelle sur le cannabis est identique.

LC : Comment en es-tu arrivée à cette opinion alors que la majorité de tes collègues pensent différemment ?

N.B. : Depuis mon cancer en 2020, beaucoup de choses ont changé dans ma vie. J’ai acquis une toute autre perspective sur l’existence. Pendant ma chimiothérapie, j’ai énormément souffert des effets secondaires des médicaments. J’ai essayé tous les traitements possibles pour atténuer ces symptômes, mais à la fin aucun n’a fonctionné. Dans un guide de la Ligue allemande contre le cancer, j’ai lu que le cannabis pouvait être utilisé comme médicament, alors j’ai décidé de l’essayer. Sous traitement à base de cannabis, mon état s’est progressivement amélioré et j’ai retrouvé une qualité de vie et de l’espoir.

Je souffre encore aujourd’hui des séquelles de la chimiothérapie, et c’est pourquoi ce traitement m’est toujours prescrit. Depuis quatre ans et demi, je tolère très bien mon médicament, un extrait de THC, et il me cause moins d’effets secondaires que les autres traitements disponibles. L’impact sur ma santé et ma qualité de vie est énorme.

LC : Qu’est-ce que la légalisation du cannabis a changé en Allemagne ?

N.B. : Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une légalisation complète, mais simplement d’une dépénalisation. L’autoculture est autorisée avec un maximum de trois plants par adulte, il existe des associations de culture collective, et la possession privée est limitée à 50 g à domicile et 25 g en déplacement.

De plus, certaines régions peuvent désormais demander une autorisation pour des projets pilotes. Tant que l’on respecte la loi, on est en règle. Cependant, il existe aussi des zones et des horaires où la consommation est interdite, comme dans certaines rues piétonnes par exemple. La loi est assez complexe et comporte encore des zones d’ombre qui devront être clarifiées par la justice.

LC : Quel modèle de légalisation serait, selon toi, adapté à la France ?

N.B. Personnellement, je pense qu’un premier pas essentiel serait la dépénalisation, car elle réduirait immédiatement la pression sur les consommateurs de cannabis poursuivis en justice. Les affaires de possession sous le seuil légal pourraient être abandonnées, et chacun pourrait enfin vivre sans crainte de poursuites.

Mais une réglementation doit être mise en place en parallèle afin d’assurer un accès légal au cannabis et éviter que les consommateurs ne continuent à s’approvisionner sur le marché noir. C’est d’ailleurs un des problèmes actuels en Allemagne: il n’existe pas encore de points de vente légaux, à part l’autoculture, les associations ou les futurs projets pilotes régionaux.

 

 

Cependant, l’autoculture contribue déjà à réduire une partie du marché noir, et plus il y aura de sources d’approvisionnement légales, plus le marché clandestin diminuera. Personne ne veut acheter un produit douteux et potentiellement dangereux s’il peut obtenir du cannabis pur et de bonne qualité en toute légalité. Ce raisonnement s’applique aussi à la France.

En fin de compte, seule une légalisation complète a du sens. Toutefois, cela doit être préparé au niveau du Parlement européen, car plusieurs réglementations de l’UE empêchent une libéralisation totale. C’est pourquoi chaque pays membre qui souhaite légaliser suit une approche différente, afin de ne pas entrer en conflit avec ces directives tout en garantissant un accès légal. Il s’agit bien sûr d’une régulation, et non d’une légalisation sans contrôle.

LC : La loi sur la légalisation du cannabis en Allemagne est-elle vraiment menacée ? Penses-tu qu’un retour en arrière soit possible ?

N.B. : C’est une question spéculative.

La nouvelle coalition du gouvernement s’est mis d’accord pour attendre une évaluation de cette nouvelle loi qui est prévue bientôt. Les premières données sont encourageantes, montrant une diminution des infractions liées à la consommation de cannabis.

Depuis presque un an, la dépénalisation est en vigueur en Allemagne, et aucun des scénarios catastrophe annoncés par ses opposants ne s’est produit.

J’espère donc que le futur gouvernement saura faire preuve de bon sens et non seulement préserver la dépénalisation, mais aussi aller vers une légalisation complète.

LC : Cultives-tu du cannabis ? Si oui, quelle variété ? Sinon, laquelle choisirais-tu ?

N.B. : Non, je ne cultive pas de cannabis. Mais si je devais choisir une variété, je prendrais une White Widow.

autoculture

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