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Liban: la légalisation qui valait 3 Milliards

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Asphyxié par une dette publique colossale et l’effondrement de sa monnaie, le Liban cherche de nouveaux leviers économiques. Parmi eux, un trésor agricole longtemps illégal mais solidement enraciné dans la vallée de la Bekaa : le Cannabis.

Depuis une réforme votée en 2020, Beyrouth tente de promouvoir sa filière légale, médicale et industrielle. Une légalisation qui rapporterait gros jusqu’à 3 milliards de dollars par an  dans un pays où les recettes publiques n’excèdent pas 11 milliards par an, le Cannabis pourrait bien relancer toute une partie de l’économie.

Liban: la légalisation qui valait 3 Milliards, le Jaune et le Rouge sont sur Le Cannabiste.

Ce que dit la loi

En avril 2020, le Parlement libanais a adopté la loi n° 178/2020, une première au Moyen-Orient. Elle autorise la culture, la production, la transformation et l’exportation de Cannabis à des fins médicales et industrielles. En revanche, cette loi ne dépénalise pas la consommation personnelle : elle ne concerne que les producteurs agréés, les entreprises pharmaceutiques et les usages industriels.

Extraits clés de la loi 178/2020
– « La présente loi a pour objet de régir la culture, la production, la transformation et l’exportation de la plante de Cannabis à des fins médicales et industrielles. »
– « Est instituée une Autorité de régulation du Cannabis, chargée d’octroyer les licences, de superviser la production, de définir les zones de culture et d’assurer la traçabilité des produits. »
– « Le Cannabis cultivé en vertu de la présente loi doit respecter une teneur en THC inférieure à 1 % pour les usages médicaux ou industriels. »
– « La loi ne modifie pas les dispositions pénales relatives à l’usage récréatif, à la possession ou à la culture non autorisée. »

En résumé : le Liban n’a pas légalisé le Cannabis récréatif, mais il a ouvert la voie à une filière strictement encadrée, sous licence, pour des usages économiques et thérapeutiques.

La Bekaa, berceau ancestral et futur pôle du Cannabis légal

C’est dans la vallée de la Bekaa, notamment autour d’Hermel et Baalbek, que se concentre depuis des décennies la culture du Cannabis. Cette région montagneuse au climat sec produit un chanvre résineux d’une qualité exceptionnelle, souvent transformé en hash. Jusqu’ici, ces cultures alimentaient le marché noir régional.

L’ambition de la loi 178/2020 est de canaliser cette production vers des circuits légaux et exportables. En pratique, il faudra transformer ces exploitations traditionnelles en unités conformes aux normes pharmaceutiques internationales :

  • traçabilité
  • analyses de lots
  • transformation en huiles, extraits ou fibres.

La création d’une Autorité nationale de régulation du Cannabis, prévue par la loi, doit permettre d’encadrer ces étapes et d’attirer des investisseurs.

Une promesses à 3 milliards

La fourchette d’un à trois milliards de dollars par an de recettes, est devenue le symbole de cette réforme. Il provient d’un rapport élaboré en 2018 pour le gouvernement libanais : selon ce document, la culture et l’exportation encadrées de Cannabis médical pourraient générer 1 à 3 milliards de dollars de revenus annuels et créer des milliers d’emplois.

fleur de chanvre au liban

En 2025, le ministre de l’Agriculture Nizar Hani a repris ce chiffre :

« Si la culture du Cannabis est pleinement régulée, le Liban pourrait générer entre un et trois milliards de dollars de revenus annuels. »

L’estimation s’appuie sur la combinaison de facteurs favorables : un savoir-faire agricole ancestral, un climat idéal pour la plante, et la demande croissante mondiale en extraits de chanvre médicaux. Le gouvernement espère capter une partie de ces revenus dès la mise en place de la future autorité de régulation.

Cette décision fait du Liban le premier pays arabe à légaliser la culture du Cannabis médical, une mesure motivée autant par la nécessité économique que par le pragmatisme politique. L’objectif : transformer une activité informelle mais florissante en ressource nationale encadrée, taxable et exportable.

Année – Étape clé :

  • 2018 : Publication du plan économique national recommandant la culture légale de Cannabis. (Début du débat public)
  • Février 2020 : Le comité parlementaire adopte le projet de loi sur le Cannabis médical. (Première validation politique)
  • Avril 2020 : Vote de la loi 178/2020. (Première légalisation partielle au Moyen-Orient)
  • 2021-2024 : Blocages administratifs et retard des décrets d’application. (Aucune autorité encore opérationnelle)
  • Juillet 2025 : Conférence nationale « Cultivation du Cannabis : entre réalité et aspiration ». (Le gouvernement relance le dossier)
  • Août 2025 (prévu) : Nomination officielle de l’Autorité de régulation. (Début attendu des licences et contrôles)

Un paradoxe Libanais : tradition et mutation

La vallée de la Bekaa n’a pas attendu la loi pour devenir célèbre. Depuis les années 1970, elle est la source du hashish rouge et jaune du Liban, deux qualités de résine devenues emblématiques dans le monde entier.

  • Le rouge est obtenu à partir de plantes mûries longuement au soleil et tamisées à sec, donnant une texture grasse et un arôme épicé.
  • Le jaune, plus clair et plus floral, provient d’un tamisage plus fin et d’une récolte plus précoce.

Ces savoir-faire artisanaux, transmis de génération en génération, constituent aujourd’hui un patrimoine agricole unique. La légalisation cherche à s’appuyer sur cette expertise tout en la modernisant : extraction en laboratoires, standardisation des lots, certifications médicales.

champ de cannabis au liban

Entre pragmatisme et réalisme

Dans un contexte d’effondrement monétaire, de fuite des capitaux et de crise agricole, la légalisation du Cannabis représente pour Beyrouth une tentative de libéralisation ciblée : attirer des devises, réduire le déficit et redonner une perspective à des régions rurales marginalisées.

Mais la réussite du projet dépendra de la capacité du gouvernement à transformer une loi ambitieuse en un système fonctionnel : délivrance transparente des licences, lutte contre la contrebande, infrastructures adaptées, et coopération avec les marchés internationaux du médicament.

La légalisation n’est pas une fin en soi, mais une expérience test pour une économie en ruine. En cas de succès, le Liban pourrait devenir un acteur régional du Cannabis médical, capable d’exporter vers l’Europe ou l’Amérique du Nord. En cas d’échec, la loi risquerait de rejoindre la longue liste des réformes inachevées d’un État en crise.

Les prochains rendez-vous

Au printemps 2025, plusieurs initiatives concrètes ont été lancées :

  • L’Université libanaise a créé un programme de recherche sur les applications pharmaceutiques du Cannabis local.
  • Trois coopératives agricoles de la Bekaa ont déposé des demandes de licences expérimentales.
  • Le ministère de l’Agriculture travaille à un partenariat avec une société canadienne pour la certification des cultures et la formation des agriculteurs.

Prochaine date clé : décembre 2025, avec la publication du premier cadre opérationnel de l’Autorité de régulation, qui doit définir les critères d’attribution des licences, les quotas de production et les modalités d’exportation.

Un forum économique sur le Cannabis médical, prévu à Beyrouth en février 2026, doit enfin rassembler investisseurs, agriculteurs et institutions publiques. Ce sera, pour beaucoup, le moment de vérité : savoir si la promesse de « l’or vert libanais » peut enfin se transformer en une réalité économique tangible.

Renaissance

À l’heure où le pays croule sous la dette et où la population endure une inflation galopante, la légalisation du Cannabis médical apparaît comme un pari de survie autant qu’un projet de société. Le Liban mise sur une plante qui fut jadis symbole de marginalité pour en faire un levier d’indépendance économique.

Entre modernisation et héritage paysan, la filière cannabique libanaise pourrait devenir un modèle régional ‘à condition que la régulation soit effective et équitable’. Le temps presse : si les promesses de la loi 178 se concrétisent, le Liban pourrait non seulement redresser une part de son économie, mais aussi redonner à la Bekaa son rôle légitime de poumon agricole du pays.

Dans le cas contraire, la « légalisation à trois milliards » restera dans les archives comme une promesse de plus, enterrée sous les cendres d’un État en quête de renaissance.

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