C’est officiel : la France pourrait enfin sortir du coma réglementaire sur le cannabis médical. Et ce n’est pas nous qui le disons, mais un rapport béton signé Newsweed, co-réalisé avec Augur Associates. Le document vient tout juste de tomber, et franchement, il mérite bien plus qu’un simple clin d’œil. On parle d’un panorama complet et sérieux sur où on en est, ce qui coince et ce qui pourrait – peut-être – enfin bouger dans l’Hexagone côté cannabinoïdes thérapeutiques.
Le rapport s’intitule “L’industrie du cannabis médical en France en 2025 : de l’expérimentation à la régulation”. Et disons-le d’emblée : c’est probablement le document le plus complet jamais produit sur le sujet en France.
Une expérimentation à rallonge, mais pas inutile
Rappel des faits : depuis 2021, la France expérimente le cannabis médical sous l’œil attentif de l’ANSM. Cinq indications ont été retenues pour tester la bête : douleurs neuropathiques, épilepsie sévère, soutien en oncologie, soins palliatifs et spasticité liée à la sclérose en plaques. Bref, du lourd.
Et le bilan, alors ? Plutôt propre. Plus de 3 200 patients ont été recrutés, et près de 1 850 étaient encore sous traitement fin 2024. Aucun scandale, pas de vague de dépendance, pas de panique dans les cabinets médicaux. Même les effets secondaires sont restés dans les clous. Une vraie campagne de test clinique grandeur nature, menée sans trop de ratés.
93 % des patients interrogés souhaitent un accès permanent au cannabis médical. Voilà. Si ça, ce n’est pas un message clair…
Newsweed met les pieds dans le pot
Le rapport ne se contente pas d’énumérer des stats. Il pose les bonnes questions, celles qu’on attendait tous : pourquoi ça rame encore ? Pourquoi tant d’atermoiements politiques ? Et surtout : c’est pour quand, la vraie légalisation du cannabis médical en France ?
L’analyse est aussi précise que piquante. Oui, la phase pilote a prouvé que ça fonctionnait. Oui, le système de santé peut l’encaisser. Mais comme souvent chez nous, les lourdeurs réglementaires et l’inertie administrative viennent jouer les trouble-fêtes.
Où on en est en juin 2025
En clair ? Toujours dans les starting-blocks. Les décrets ont été envoyés à l’UE via la procédure TRIS, mais on attend toujours le feu vert. Résultat : tout le monde fait du surplace.
La production française ? Elle se limite encore à la R&D. La majorité des produits sont importés, et les fleurs, quant à elles, sont… sous cloche. Seules les capsules sont autorisées, ce qui fait sourire jaune quand on sait que la vaporisation de fleurs est déjà banalisée dans plusieurs pays voisins.
Et puis, on attend encore que la Haute Autorité de santé (HAS) se prononce sur les remboursements. Réponse prévue… en novembre 2025. Patience, donc. Encore.
Un géant endormi ?
Selon les projections citées dans le rapport, le marché français pourrait peser jusqu’à 806 millions d’euros par an à l’horizon 2035. Mais à condition de débloquer enfin la situation. Et surtout de construire une chaîne d’approvisionnement solide, locale et compétitive.
Parce que oui, le potentiel est là. La demande est réelle. Et la France pourrait devenir un poids lourd européen du secteur si elle s’en donne les moyens.
Mais pour ça, il va falloir arrêter de faire semblant.
Ce qu’il faut vraiment changer
Newsweed et Augur ne tournent pas autour du pot. Le rapport liste plusieurs priorités si la France veut se réveiller pour de bon :
- Clarifier et finaliser le cadre réglementaire, une fois pour toutes.
- Simplifier les licences de culture et soutenir l’investissement local.
- Former les médecins généralistes, qu’on voit encore trop peu impliqués.
- Diversifier les formes de produits autorisées, parce que les gélules, c’est sympa, mais on n’est pas en 1998.
- Assouplir les conditions d’accès pour les patients, car non, tous les malades n’ont pas envie de passer par 47 critères pour y avoir droit.
- Et surtout : traiter le cannabis médical comme un médicament à part entière, pas comme une exception embarrassante.
Si rien ne bouge, on continuera à regarder nos voisins européens se gaver pendant qu’on s’auto-congratule d’avoir mis en place un « registre patient ».
Des perspectives, mais pas sans prise de risque
Le rapport ne fait pas de langue de bois : pour les acteurs économiques, le moment est parfait pour entrer dans la danse. La France est encore un marché vierge, structurable, avec une forte légitimité sanitaire.
Mais il faudra être patient, résilient… et surtout un brin kamikaze. Parce que oui, tant que les verrous réglementaires ne sautent pas, les porteurs de projets devront slalomer entre incertitudes, lenteurs et absurdités administratives.
Téléchargez le rapport complet
On tient à le dire haut et fort : le travail de Newsweed sur ce rapport est à saluer. À l’heure où les débats publics sont souvent guidés par des approximations (ou de l’idéologie en kit), ce type d’analyse fouillée, sourcée et accessible tombe à pic.
Et le plus beau ? C’est gratos.
Le rapport complet est disponible gratuitement, en français et en anglais, sur le site d’Augur Associates :
Franchement, ne vous privez pas.
Que vous soyez pro, curieux, militant ou juste en quête d’un bon dossier à lire avec un café (ou autre chose), c’est le moment de s’informer sérieusement.
Source : Newsweed
