Suisse : l’huile de CBD aura ‘un goût de merde’

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La confédération Suisse vient de décider unilatéralement de rendre toutes les huiles au CBD impropres à l’ingestion. À cet effet, les fabricants devront désormais aromatiser les huiles de CBD vendues en Suisse, de manière à ce qu’il ne vienne plus à personne, l’idée d’en consommer.

C’est désormais la loi. Le texte suisse est dans cet article.

Suisse: l’huile de CBD aura un goût de merde. Étude et analyse d’un coup tordu, en 2 actes et un épilogue sur Le Cannabiste.

 

 

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Un drame en 2 actes vient de se dérouler en Suisse. Soyez attentifs, ce que vous allez lire ici, ne se trouve nulle part ailleurs.

Acte 1: L’Association des Chimistes Cantonaux vient dénoncer des problèmes à priori imaginaires, avec l’huile de CBD légalement en circulation.

Acte 2: L’Office Fédéral de Santé Publique ordonne par la loi, qu’on dénature le goût de ces produits, pour en décourager la consommation

Nous allons voir pourquoi c’est la décision la plus stupide et la plus intenable qui ait été prise par la Suisse depuis de nombreuses années puis les conséquences inévitables que cela va entraîner, en compagnie des spécialistes.

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#Acte 1 : Désinformation

Pour prendre ce genre de décision arbitraire, il faut s’appuyer sur quelque chose d’indiscutable. Et vu que l’huile de CBD ne pose de réel problème de drogue à personne, les autorités Suisses ont du mettre en place une première arnaque invisible: L’analyse des Particules Par Million.

 

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Et c’est un chimiste payé par l’état qui s’y colle.

Il faut remonter en Février de cette année pour trouver dans la presse helvète de drôles de bruits de fond. « 85% des produits avec mention CBD jugés non conformes« . À la manœuvre de ce soudain élan de conformité Cannabique, Patrick Edder. C’est un chimiste d’état qu’on peut facilement trouver sur Linkedin.

 

 

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L’information fondamentale, qu’il faut préciser et qu’on ne trouve nulle part, c’est les niveaux de détection. En effet les Cannabinoïdes dont le THC, ont été détectés au niveau de la Particule Par Million. La plus infinitésimale des traces était  ainsi discriminante. Un truc qui ferait passer le 0,2% de THC comme une menace pour l’espèce humaine, m’voyez?

On relève ici l’exemple d’un seuil de détection 2 PPM de THC … 2 Particules par million de THC ?

Vite! Un communiqué de presse qui fait peur.

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Bien joué de la part des chimistes suisses, la presse à rempli son office et relayé l’information scandaleuse, sans y accorder d’avantage d’intérêt. En une page l’affaire était bouclée, le sort de ce produit, à priori dangereux, était décidé …

 

« Les autorités cantonales de contrôle des denrées alimentaires vont veiller à une meilleure protection des consommateurs. » SWI

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Capture d’écran – SWI -DR

 

Nous sommes allés recueillir la réaction d’un spécialiste suisse du Cannabis et des ses extractions. Sylvain Mélis est le directeur du CDC Lab de Genève. Cette institution est exclusivement tournée vers l’extraction, la transformation et l’étude des Cannabinoïdes.

 

« On ne trouve pas de produit au CBD sans aucune trace de THC, sinon qu’il s’agisse d’huiles à base d’isolat. Les chimistes ont cherché à détecter le seuil de THC le plus bas que les machines pouvaient voir. 

Au niveau de ces analyses on a pas détecté de taux de pesticides ou de métaux lourds, en tout cas pas de manière significative. Ce qui prouve déjà, qu’on est face à des propositions sérieuses. On est donc face à une posture qui consiste à traquer la moindre trace de THC.

On ne se base pas sur un taux critique à partir duquel le THC pose problème, on se base sur des limites techniques que les machines peuvent voir, ce qui n’est pas cohérent. » Sylvain Mélis Administrateur du CDC Genève

 

Finalement le chimiste Suisse, ne vaut pas mieux que le flic français. Une fois la présence de simple traces mises en évidence, l’interdiction n’a plus qu’a être prononcée. Dura Lex Sed Lex …

 

À lire sur Le Cannabistea lire sur le cannabistesuisse

 

Visiblement, on ne réfléchirait pas en termes de santé publique mais en terme de réglementation.

Car depuis l’aube des temps mesdames et messieurs, les traces de THC du chanvre, n’ont pas conduit l’humanité à la perdition. Le plastique et le pétrole en revanche … ou tenez par exemple le Glyphosate dont 90% des français ont des ‘traces’ dans l’organisme.

Il faut croire que les chimistes d’état ont été moins regardants avec ces produits dangereux, à moins qu’il ne s’agisse d’une cabale spécifique contre la libéralisation du Cannabis thérapeutique, face à un marché du médical, de plusieurs milliards à la clé. 😉

 

 

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Car si ce n’est pour vous qu’une simple information: lorsqu’on légalise l’usage du Cannabis dans un état américain aujourd’hui c’est 45% de baisse de consommation pour la médecine dite de ‘confort’, y compris benzodiazépines et anti dépresseurs …

La pilule semble ne pas passer en Suisse, berceau de nombreuses multinationales pharmaceutiques. Ne vous y trompez pas, c’est précisément cela qui est en jeu.

 

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Image CDC Lab Genève -DR

 

 

#Acte 2 : Spoliation

Exit le remède de grand mère. Exit la petite huile qui détend et qui rend les gens heureux le soir. Le spectre du mésusage et de la toxicomanie pèse désormais sur mami. Il ne lui restera plus qu’a apprendre à se rouler des joints pour s’octroyer un peu de CBD avant d’aller se coucher.

L’huile ne sentira pas bon, même sur la peau. Pas celle que les suisses vont acheter massivement à l’étranger par la poste non. Celle qui sera fabriquée par les suisses aura un ‘goût de merde’, à escient.

C’est désormais la loi qui le dit. Puisque les chimistes le corroborent …. après tout. 

 

« L’huile parfumée contenant du CBD ne doit pas être mise sur le marché ou remise aux consommateurs si elle ne contient pas de dénaturant à une concentration appropriée pour décourager l’ingestion abusive par voie orale. »

 

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« L ajout de dénaturant dans un produit déjà largement utilisé et reconnu paraît risqué, les personnes âgées risquent d’avoir du mal à distinguer les différents produits sur le marché.

Il y a un risque d’intoxications alimentaires si certains s amusent à mettre de tels produits sur le marché. Heureusement comme des huiles cbd dénaturées n ont pas d intérêt commercial le risque ne sera probablement pas caractérisé.
Ce qui est positif dans cette affaire, c est que le corps médical suisse ne semble pas soutenir la démarche qui valide la consommation de fleurs de cbd à fumer et présente les huiles CBD non thérapeutiques (et bien plus abordables) comme une denrée dangereuse. »

Sylvain Mélis Administrateur du CDC Genève

 

Autre réaction dans la presse Barbara Broers est vice-présidente de la société suisse du cannabis en médecine en Suisse:

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« En tant que médecin, cela m’inquiète. Car on va rendre dangereux pour la santé un produit qui ne l’était pas, et auquel certaines personnes trouvent un bénéfice. La professeur craint désormais que ces patients, qui trouvaient un bénéfice à consommer l’huile, se tournent vers le CBD à fumer. « On risque de les inciter à fumer. C’est paradoxal », insiste-t-elle. Source RTS 

 

 

#Epilogue

On ne peut pas se trouver face à une décision aussi contre productive sans réfléchir aux conséquences immédiates d’un tel réflexe prohibitionniste.

Le Cannabidiol ou CBD présenterait moins de danger pour la santé humaine que la noix de muscade ou la caféine par exemple… et le marché du Cannabis ne connaît simplement aucune frontière aujourd’hui. Alors camouflet en vue ?

 

À anticiper dès maintenant:

  • Une catastrophe pour les fabricants suisses et un coup de poker pour les investisseurs
  • Relocalisation des productions destinées au marché suisse depuis l’étranger
  • Effondrement des ventes physiques d’huiles de CBD au profit des ventes en ligne depuis l’étranger
  • Augmentation significative des ventes de produits détaxés, au marché noir, à grande échelle
  • Crise sanitaire issue d’une réglementation punitive qu’il faudra de toute façon réviser

 

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Image CDC Lab Genève -DR

 

La Suisse tourne en rond avec les changements liés à l’arrivée du Cannabis médical, incapable d’arrêter la vague verte qui se présente à ses portes. L’industrie pharmaceutique tente de se rassurer en mettant en place des digues de pacotille que personne ne viendra étayer jusqu’à ce qu’elles ne volent en éclat, inévitablement.

À priori un gaspillage considérable de temps et d’argent dont les effets seront de toutes façons nuisibles à la santé publique, autrement dit à priori, contraires à leurs objectifs. 

C’est hélas couru d’avance.

 

 

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#Pour un coup tordu, c’est un coup tordu!

 

Qu’on dénature l’alcool en pharmacie, soit. L’alcool est un puissant psychotrope, à la fois toxique addictif aux effets dangereux. On parle de nombreuses maladies physiques et mentales, et d’un danger avéré pour la biologie humaine.

Mais le CBD et des traces à peine perceptibles de THC … Là il va falloir que la Suisse s’explique devant ses concitoyens. Il faut regretter que pour l’heure aucun recours se semble avoir été déposé pour contrecarrer cette nouvelle loi.

Car le Cannabidiol n’est ni un stupéfiant ni une drogue et ne présente quasiment aucun danger pour les consommateurs. C’est vrai pour la science, pour la médecine, le sport et même pour la politique. Le monde change sous nos yeux.

La véritable question, c’est QUI tire les ficelles en coulisses pour que soient prises des décisions aussi aberrantes et contre productives. On finira par le savoir au moment de les défaire.

Amis suisses, ne perdez jamais espoir, l’obscurantisme finit toujours par reculer, après tout la Suisse n’est pas une île au milieu de l’océan.

 

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Sources : RTS / SWI / CDC Genève

– Jean-pierre Ceccaldi pour The Blinc Group – Le Cannabiste 2018 Tous droits réservés –

A propos Jean-Pierre 1227 Articles
Fondateur et rédacteur du média Le Cannabiste. Je suis un journaliste autodidacte spécialisé dans le domaine du Cannabis. J'ai été choisi par un incubateur de Cannabusiness New Yorkais pour devenir leur consultant permanent en matière de Cannabis. Je publie de nombreux articles interviews et essais en langue Anglaise ainsi que pour la presse Française et l'industrie du Cannabis en général.