Un camion chargé de 9 tonnes de résine de cannabis, un braquage façon série B dans une station-service, et des appels anonymes (mais pas trop) aux flics… Bienvenue près de Lyon, où l’histoire vraie d’un casse improbable vire au sketch : les voleurs volent, les trafiquants balancent, et la gendarmerie fait le job. Résultat ? Une saisie à 27 millions d’euros et quelques têtes qui tombent. Comme quoi, même dans l’illégal, faut pas piquer le matos des collègues.
Les retournements de situation de ce casse rocambolesque vous laisseront sans voix… c’est sur Le Cannabiste.
Le casse de Vitrolles : 9 tonnes de cannabis envolées
Tout commence un soir d’avril, à Vitrolles, dans une station-service pas franchement réputée pour ses surprises. Un chauffeur routier s’y arrête, tranquillement… jusqu’à ce qu’il se fasse délester de son poids lourd. Problème ? Le camion ne transportait pas des chips, mais plus de 9 tonnes de résine de cannabis.
Oui, neuf tonnes. De quoi faire planer un pays entier ou remplir une piscine olympique de sachets bien compressés. Valeur estimée : 27 à 72 millions d’euros, selon à qui vous demandez et à quel stade de la filière.
Les voleurs ? Organisés. Armés. Efficaces. Le genre de gars qui n’oublie pas son masque, mais qui aurait dû penser à la suite.
Car ce braquage n’avait rien de classique. Très vite, des appels « anonymes » affluent vers la police. Sauf que voilà : les infos sont trop précises. GPS du camion, description des lieux, logistique de stockage… À croire que les donneurs d’alerte ont un lien intime avec la marchandise.
Allô la police ? On m’a volé ma drogue !
Il y a des appels anonymes… et puis il y a ceux où l’anonymat a des trous. Très vite après le braquage, les forces de l’ordre reçoivent plusieurs coups de fil aussi détaillés qu’un tuto YouTube : coordonnées GPS du camion, description des voleurs, lieu de dépôt… Un cadeau tombé du ciel ? Pas vraiment.
C’est là que l’histoire prend un virage délicieusement absurde : selon toute vraisemblance, les trafiquants eux-mêmes — probablement furax de s’être fait doubler par d’autres — ont contacté la police. En langage de la rue, on appelle ça un coup de carotte : tu te fais voler ta marchandise par un autre gang et, faute de pouvoir riposter, tu balances.
Mais ne vous méprenez pas, ces criminels modernes ne sont pas devenus des citoyens modèles. Leur vraie motivation ? Empêcher le gang rival de tirer profit de leurs 9 tonnes. Quitte à livrer la came et les voleurs sur un plateau aux autorités. Un peu comme un mauvais perdant qui retourne la table… mais appelle le surveillant en partant.
La cerise sur le hash ? Le camion était équipé d’une balise GPS — pour surveiller sa cargaison comme un sac Vuitton dans un aéroport. Ainsi, les gendarmes localisent le tout dans un entrepôt à Saint-Pierre-de-Chandieu, et bouclent le périmètre.
Une saisie record et le grand bal des inculpés
Le 22 avril au matin, moins de 24 heures après le braquage, les gendarmes de la section de recherches de Lyon débarquent dans l’entrepôt localisé par la fameuse balise. Et là, surprise : le jackpot. 9,133 tonnes de résine et dérivés de cannabis soigneusement conditionnés dans des caisses métalliques hermétiques, certaines encore dans un camion immatriculé… au Maroc.
Bilan : un sacré coup de filet estimé à 72 millions d’euros à la revente, un record depuis 2019 en France. Pas mal pour une affaire déclenchée par un règlement de comptes entre trafiquants contrariés.
Deux suspects sont rapidement mis en examen pour trafic de stupéfiants et vol avec arme en bande organisée. L’affaire, trop grosse pour rester locale, est reprise par la Junalco à Paris, avec la participation de l’Ofast et de la gendarmerie nationale. Traduction : ça rigole plus, l’enquête passe en mode sérieux.
Mais au fond, ce qui marque dans cette affaire, ce n’est pas seulement le volume de résine. C’est le fait qu’elle ait été saisie grâce aux infos des trafiquants eux-mêmes. Quand les braqués deviennent balance… et que la justice rafle la mise, c’est presque poétique.
