Une toute nouvelle enquête menée par des chercheurs des Universités de Miami en Floride et Denver au Colorado, montre des niveaux de métaux lourds et de contaminants inquiétants dans les produits au CBD. Elle porte sur un très large échantillon des produits disponibles sur le territoire Américain.
Plomb, Cadmium, Arsenic et même du Mercure sont détectés dans des proportions parfois élevées dans ces produits issus pour la plupart des fleurs de chanvre industriel. La moitié des offres testées contiennent également des niveaux alarmants de phtalates, pour finir l’étiquetage du taux de CBD semble pour partie trompeur, dans un grand nombre de cas.
USA: 42 % du CBD contaminé aux métaux lourds, les nouvelles fraîches de l’herbe contaminée sont aussi sur Le Cannabiste.
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C’est une étude basée sur des analyses en laboratoire dont la version finale a été publiée il y a exactement 12 jours. Les chercheurs de l’Université de Médecine Miller de Californie et les Instituts Ellipse Analytics et Clean Label Project au Colorado, se sont penchés sur un large échantillon de produits au CBD.
Ils n’ont pas dû être déçus par cette expérience.
#Proportions
Selon les estimations des scientifiques, c’est 42% des produits proposés légalement sur le marché US qui ont été analysés en laboratoire à la recherche d’adultérants. C’est plus de 120 références qui sont passées sous la loupe des chercheurs.
La première recherche portait sur les métaux lourds, la seconde sur les 4 principaux types de phtalates connus et employés. Au final c’est près de la moitié des échantillons qui seraient en fait rendus impropres à la consommation.
« Du plomb a été détecté dans 42 % des échantillons, le cadmium dans 8 %, l’arsenic dans 28 % et le mercure dans 37 % des 121 produits comestibles au CBD. »
Aux USA où il n’existe encore aucune réglementation fédérale autour du Cannabis, un état à pris les devants depuis plusieurs années sur ces questions.
C’est en Californie que l’on trouve la première régulation officielle qui exclut les produit trop chargés en métaux lourds et autres polluants.
Pour autant la qualité sanitaire des produits en vente dans cette état est à peu près la même qu’ailleurs dans le pays : une grosse moitié serait même dangereuse.
« Quatre produits comestibles à base de CBD ont dépassé le seuil de la proposition 65 de la Californie pour une consommation quotidienne de plomb de 0,5 μg en deux doses. » Source étude
Mais vous allez voir que c’est au niveau des taux résiduels de polluants plastiques que la situation est inquiétante.
Les chercheurs se sont concentrés sur les 4 principaux types de résidus de phtalates employés dans la fabrication du plastique. Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens, toxiques pour la santé humaine, ils sont principalement utilisés dans la fabrication du plastique, mais aussi de certains produits phytosanitaires et cosmétiques aux États Unis.
Sur une très large proportion d’échantillons testés les taux de phtalates constatés sont édifiants.
« Le pourcentage de produits comestibles avec des concentrations détectables de phtalates variait entre 13 % et 80 % pour les quatre phtalates, le DEHP étant le plus répandu. » Source étude
L’enquête qui s’est également penchée sur les taux de cannabinoïdes réels présents dans les produits du marché.
Même constat, seule la moitié des offres présentes sur le marché proposent des taux conformes à ceux des étiquettes.
- 40 % contenaient moins de 90 % du CBD indiqué sur l’étiquette du produit
- 18 % contenaient plus de 110 % du CBD indiqué sur l’étiquette du produit
- 42 % des produits se situaient à ±10 % du CBD revendiqué sur l’étiquette par le fabricant
À noter pour conclure, que selon cette étude le taux de CBD n’est pas proportionnel au taux de polluants qui ont été constatés dans les produits.
Les résultats de cette étude sont publiés ici
#Les 2 grammes du chef
Il suffit d’échanger 2 minutes avec un professionnel du CBD en très gros volume, pour se faire une petite idée. Les cristaux de CBD se baladent un peu partout à travers la planète. Il en vient de Chine, des États Unis mais également d’Amérique du Sud. Ces matières transformées transitent souvent par la Suisse, l’Espagne ou le Luxembourg avant d’intégrer les circuits de distribution français.
Dans de nombreux cas, ces fameux cristaux sont employés dans la fabrication de produits cosmétiques, thérapeutique ou récréatifs et vendus sans contrôle particulier de la part des autorités, sinon éventuellement, celui des traces résiduelles de THC, pour l’aspect légal.
Une proportion difficile à estimer des fleurs qui sont commercialisées en France proviennent d’ailleurs, de pays situés en dehors Union Européenne. Les produits finis et les extraits n’échappent pas à cette règle.
L’absence de régulation Européenne et nationale en France sur la nature des produits, leur méthode de culture et de production, rappelle le marché légal du Cannabis à l’idée que l’on se fait du Far West: un univers impitoyable.
S’il y a sans doute un peu de vrai là dedans, l’avenir est sans doute aux cycles courts, à la production locale et à la transparence, en attendant que les états se dotent d’organes de régulation adaptés.
D’ici là exigez toujours la traçabilité des produits au CBD que vous consommez, faute de quoi il vaut peut-être mieux passer son chemin.
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Sources : Science Direct
– Jean-pierre Ceccaldi pour The Blinc Group – Le Cannabiste 2018 Tous droits réservés –
