En Italie, un patient qui cultivait du cannabis chez lui pour soulager une douleur chronique a été acquitté par la justice. Accusé de trafic, il a finalement été reconnu comme simple consommateur médical. Quand une plante destinée à soigner devient un sujet de procès, il faut croire que même la justice a besoin d’un peu de verdure pour se détendre. Une histoire à méditer sur Le Cannabiste.
Un procès qui fait débat : quand la justice s’emmêle les feuilles
L’histoire se déroule à Lecce, dans le sud de l’Italie, où un patient souffrant de douleurs chroniques s’est retrouvé face à la justice pour avoir cultivé du cannabis chez lui. Lors d’une perquisition à Brindisi en octobre 2023, la police découvre 174 grammes de marijuana soigneusement rangés dans des bocaux, ainsi que quelques plantes en pleine floraison. Le tout aurait dû suffire à soulager ses douleurs pour un moment… mais pas à calmer l’ardeur des forces de l’ordre !
Le procureur, visiblement peu convaincu par l’idée d’un usage personnel, avait requis 1 an et 4 mois de prison, arguant que la façon de conserver la substance « suggérait une intention de la revendre ». Pourtant, aucun outil de conditionnement ni argent suspect n’a été trouvé sur place. Pas de billet, pas de sachet, mais une défense solide portée par un avocat et un médecin spécialiste en thérapie de la douleur.
En fin de compte, notre patient a été blanchi. Le tribunal a reconnu que le fait ne constituait pas un délit, et que l’autoculture ne constituait pas un crime. Une victoire pour lui, mais aussi pour tous ceux qui se battent pour un usage médical du cannabis dans un pays où le débat reste, disons-le, aussi délicat qu’un bourgeon bien fragile.
Cannabis thérapeutique : un patient face à des coûts insoutenables
En Italie, se soigner avec du cannabis médical n’est pas seulement une question de santé, c’est aussi une question de budget. Le patient acquitté à Lecce l’a bien compris : avec une prescription en poche, il s’est rapidement heurté à un obstacle majeur… 500 euros par mois pour acheter du cannabis en pharmacie. Un tarif qui pique, même avec les meilleures intentions du monde.
Privé de moyens financiers pour accéder à son traitement, cet homme a donc décidé de prendre les choses en main – ou plutôt en pot – et de cultiver ses propres plants. Une solution qui, selon lui, était la seule manière de gérer ses douleurs sans ruiner sa santé mentale et son portefeuille.
Cette affaire souligne une fois de plus l’hypocrisie du système : d’un côté, on autorise le cannabis médical, mais de l’autre, on le rend quasi inaccessible pour des patients déjà fragiles. Et si la justice s’en mêle, comme dans ce cas, les patients doivent aussi se battre pour prouver leur bonne foi. Un combat où chaque gramme compte, mais qui laisse un goût amer… surtout quand on sait que tout ça aurait pu être évité.
Un acquittement significatif pour les patients en Italie
Ce verdict est une petite victoire, mais avec un retentissement bien plus grand pour les patients italiens. En acquittant cet homme, la justice de Lecce envoie un signal fort : tous les cultivateurs ne sont pas des dealers, et l’usage thérapeutique du cannabis mérite une approche plus humaine.
L’avocat du patient a su démontrer que son client, en possession d’une prescription médicale, n’avait d’autre choix que de cultiver lui-même. Les preuves ? Aucun outil de conditionnement, aucune somme d’argent suspecte, et une défense renforcée par l’expertise d’un médecin en thérapie de la douleur. Finalement, ce procès a permis de rappeler que, derrière les feuilles et les fleurs, il y a des personnes en souffrance, souvent laissées à elles-mêmes par un système peu adapté.
Cet acquittement pourrait-il faire évoluer les mentalités en Italie ? Pour l’instant, cela reste à voir. Mais une chose est certaine : ce procès a mis en lumière l’absurdité d’un cadre législatif qui fragilise les plus vulnérables. Après tout, soulager une douleur chronique ne devrait jamais être un crime, même si cela passe par un peu de verdure maison.
Source : dolcevitaonline.it
