L’expérimentation toute rikiki du Cannabis médical français qui devait s’achever ce mois-ci et déboucher sur un usage généralisé, vient d’être prolongée d’un an par décret, hier le 26 mars, pour le principe. Oui pour le principe et on pourrait même dire pour la gloire, tant le sujet a été caricaturé par nos politiques pour cette expérience.
Une expérimentation qui entre dans sa troisième année sans que décidément rien ne change. Mais selon le principal responsable: il n’y aurait bientôt plus de ‘CBD seul’ prescrit aux patients.
Il semble que Le Cannabis médical vienne à manquer faute de fournisseurs car faute de budget. Sans ambition ni envergure, affublé de maigres crédits, le projet emblématique du Cannabis médical à la sauce Macron se vaporise et ça vaut peut-être mieux pour tout le monde.
La censure thérapeutique de l’herbe est sur Le Cannabiste.
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Utilisé surtout en dernière intention, pour une poignée de pathologies sévères, le médicament le plus consommé par les français pour ses effets indésirables, a été doté voilà 3 ans d’une expérimentation politiquement correcte dite : ‘du Cannabis médical’.
Alors que le comité organisateur de cette petite sauterie, s’efforce aujourd’hui de faire remonter les opinions favorables des patients, le ministère de la santé traine des pieds, puis les ignore complètement. Ordre public oblige.
Les crédits se feront attendre, la volonté politique aussi. En Septembre 2022 souvenez-vous, la Suisse vient d’autoriser les médecins généralistes à prescrire du Cannabis médical : au même moment, le ministre de la santé des français :
François Braun
Ministre des Solidarités et de la Santé de France
Cannabis Médical 🌿: 70% de satisfaction chez les patients
Les rapports suspendus, potentiellement 400K patients expérimentation concluante … mais :⚠️ Attention Cascade Périlleuse ⚠️
Ne tentez pas ça chez vous! https://t.co/Cpzv1HhnWX— Le Cannabiste (@lecannabiste) September 30, 2022
Nous avons brièvement recueilli la réaction de notre intervenant régulier le Professeur Yann Bisiou sur cette pénurie annoncée:
« L’expérimentation du Cannabis médical vire à la caricature de bureaucratie française. On se croirait rendu dans un épisode d’Astérix et Obélix – Formulaire : LAISSEZ PASSER A38
Je trouve tout de même exceptionnel que l’expérimentation du cannabis médical française ne trouve pas de CBD pour les patients alors qu’il y en a a tous les coins de rue. À ce stade je ne vois plus que 2 hypothèses : le désintérêt ou l’incompétence. »
Yann Bisiou – Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’université Paul-Valéry de Montpellier
Pas de budget, aucun d’enthousiasme, ce qui faisait peau de chagrin fait désormais penser à un naufrage. L’échantillon de patients triés sur le volet lui aussi, n’est pas parvenu à se faire entendre des pouvoirs publics.
#CannabisEuropa @CannabisEuropa
Intervention de Mado Gilanton de l’association Apaiser.
« On est aujourd’hui dans une impasse en terme de cannabis médical, nous demandons :
➕Dispensation hospitalière
➕Remboursement du produit
➕Possibilité d’élargir les indications »— Béchir Saket (@BechirSkt) February 8, 2019
La généralisation réclamée par des centaines de milliers de patients potentiels devra se faire attendre, sans que personne ne puisse dire : combien de temps.
L’état français enfile son air de rien et tourne progressivement le dos à cette expérimentation.
Finalement, cette information aurait peu d’intérêt car on vient d’apprendre qu’il n’y aurait bientôt plus de médicaments avec du CBD seul dans l’expérimentation d’accès aux médicaments à base de cannabis. Il faudra donc traiter tous les patients avec du THC ! Début de la fin ? https://t.co/9t0NOIkZMW
— Nicolas Authier (@NicolasAuthier_) March 25, 2023
#Gratuit
Le premier biais politique de l’expérimentation française, ce qui la distingue de toutes les autres mondialement, c’est l’obligation de gratuité des traitements … on croît rêver. Autrement dit, la logique comptable et productive ça marche dans la police, à l’hôpital, dans le social, l’enseignement …. mais pas, pour le Cannabis médical.
Ainsi l‘éclosion tant attendue n’aurait pas lieu. Si Cannabis médical il devait y avoir : il serait gratuit. Et tout le monde s’est fait avoir comme ça.
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Derrière cette bonne intention se cache en réalité la volonté beaucoup moins noble de couper toute forme d’investissement sérieuse dans ce domaine, donc tout développement.
Au final , la mise en compétition des offres disponibles n’aura pas lieu. la généralisation du Cannabis médical non plus. C’était couru d’avance et il fallait être un lapin de 3 semaines pour ne pas le voir venir. La santé c’est l’état et du Cannabis médical, l’état n’en jamais eu grand chose à faire. Il apparaît désormais clairement même, qu’il n’en veut pas.
L’expérimentation française du cannabis médical aura eu finalement pour effet de faire écran à son implantation en France ce qui est un comble. Un blocage fort bien ficelé, un projet bien tordu. Un plan rotor à la Macron ‘certes’, se diront les beaux esprits.
Sur sa page Twitter le président du comité scientifique temporaire sonne à présent l’alerte. Les traitements pourraient faire défaut c’est même acquis : l’expérimentation aurait du mal à se prolonger jusqu’au bout. Les patients les chercheurs et les médecins sont désabusés.
Merci de votre réponse. On est d’accord que dans ce cas, c’est n’importe quoi ?
— Lucile Mollet (@MolletLucile) March 25, 2023
Ce serait donc faute de produits qu’une partie des traitements ne seraient plus disponibles, il faut parler au conditionnel car les sources parfois se contredisent.
Mais indiscutablement :
- Peu/pas de budget, pas de marché donc pas ou peu de recherche
- Pas de production nationale, produits importés seulement
- Le médical à l’étranger: 80% de fleurs en France : 5%
- Les fabricants doivent fournir gratuitement la France (lol)
- Une indemnisation partielle des fabricants est prévue (re lol)
#Vous n’avez pas tout lu (la tournée du patron)
Imaginez qu’on compare l’invention de l’électricité à l’avènement du Cannabis médical. Vous auriez des pays qui autorisent l’accès au courant uniquement aux adultes, d’autres seulement le week-end. Dans la plupart des cas, il faudrait être très riche pour pouvoir se payer la lumière et le chauffage.
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En France pays des lumières, où l’on s’éclaire notoirement à la bougie depuis toujours, on aurait mis le procédé à l’étude. Une bande de types en blouses blanches se pencherait sur le rayonnement lumineux des ampoules à longueur de journée.
Le tout serait orchestré et mis en scène par le puissant syndicat des producteurs de bougies sous l’égide de techniciens dociles et dépourvus compassion.
Au pays de Molière on aurait si peur de cette énergie nouvelle qu’on se contenterait même de l’importer, tant il est jugé dangereux de la produire nous mêmes.
À l’heure d’un défi écologique économique et sociétal global, à l’heure des maladies incurables, du choc des épidémies et de la renaissance de lutte des classes, à l’heure ou le marché noir donne naissance aux cartels.
Oui, il existe bien quelque part en France un groupe de types en blouses blanches qui ont décrété par exemple que le Cannabis n’avait aucun intérêt pour:
- les troubles anxiolytiques
- les problèmes cutanés
- le bien être et l’équilibre personnel
- la lutte contre le cancer
- la lutte contre le tabagisme
- la lutte contre l’alcoolisme
- les maladies neuro dégénératives
- les troubles du sommeil
- les troubles du comportement
- la sénilité
- la concentration
- les troubles liés à l’alimentation
etcétéra, etcétéra, etcétéra, …..
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Au regard du potentiel colossal du Cannabis la soi disant ‘expérimentation’ française du Cannabis fait figure d’opération de séduction. Cette communication politique n’aura abusé que ceux qui veulent bien croire à l’échec de la macronie jusqu’au bout.
Entendez bien : en appliquant une prohibition médiévale et sauvage on apprivoisera jamais le médicament du futur.
D’une main on perquisitionne on interpelle on fouille et on persécute, de l’autre le pouvoir agite mollement le chiffon de la compassion dans un pays aujourd’hui en proie à la révolte et aux flammes, tandis que paris croule sous le poids de ses propres ordures.
Pendant ce temps là le reste du monde civilisé avance vers la réforme. Et pendant ce temps là encore, on essaye de s’accoutumer à l’après pandémie et à la guerre qui résonne comme l’on y parvient.
Survive qui peut et pour le coup, on continuera de mettre les fous en prison …
Peut-être que les français ont raison de se dire qu’il faut savoir renverser la table, aujourd’hui.
Quand le blocage est d’ordre dogmatique il reste le blocage citoyen en réaction. Quoi qu’il en soit au sujet de cette expérimentation minuscule et insensée ici sur Le Cannabiste, le blocage, ça fait longtemps qu’on l’a mis en pratique.
Soignez vous bien.
