Quand on parle de légalisation du cannabis, certains crient à la catastrophe : « Les jeunes vont tous se jeter sur les joints ! » Mais voilà, une étude fédérale vient bousculer ces clichés. Non seulement les jeunes Américains ne consomment pas plus de cannabis, mais ils en consomment moins qu’avant. Oui, vous avez bien lu. Légaliser pour réduire l’usage ? Ça semble contre-intuitif, mais les chiffres parlent. Et si on osait réfléchir un peu différemment ? Décryptage complet sur Le Cannabiste !
Une tendance inattendue : la baisse de la consommation chez les jeunes
Depuis que le Colorado et l’État de Washington ont ouvert la voie en 2012, 24 États américains ont sauté le pas de la légalisation récréative. Et pourtant, une réalité inattendue : la consommation de cannabis chez les jeunes diminue. L’enquête Monitoring the Future Survey, financée par le National Institute on Drug Abuse (NIDA) et menée par l’Université du Michigan, apporte des chiffres qui donnent à réfléchir.
Quelques chiffres clés :
- Chez les élèves de 12ᵉ année, l’usage annuel est passé de 29 % en 2023 à 25,8 % en 2024. Une baisse qui pourrait en surprendre plus d’un.
- Les élèves de 8ᵉ et 10ᵉ années ne sont pas en reste : 7,2 % et 15,9 % d’entre eux déclarent avoir consommé au cours de l’année.
Mieux encore, les jeunes trouvent le cannabis moins accessible qu’avant. Une sacrée ironie, quand on sait que le marché légal s’élargit. Pour Nora Volkow, directrice du NIDA, c’est tout simplement une situation « exceptionnelle » :
Cette tendance dans la réduction de la consommation chez les adolescents est exceptionnelle. Il est crucial de comprendre les facteurs qui ont contribué à ce résultat pour renforcer ces efforts.
Ce phénomène dépasse les frontières américaines : au Canada, où la légalisation est également bien implantée, les jeunes consomment toujours aussi peu, voire moins. Décidément, la légalisation n’est pas l’épouvantail que certains veulent dépeindre.
Légalisation et accès limité : un effet contre-intuitif
Légaliser le cannabis, c’est ouvrir la boîte de Pandore… Vraiment ? Depuis que les premiers États ont franchi le pas, les opposants annonçaient une explosion de la consommation chez les mineurs. Mais surprise, c’est tout le contraire. Le rapport du Monitoring the Future Survey, encore lui, montre que la régulation stricte fait toute la différence.
Les mesures gagnantes :
- Contrôles d’identité rigoureux dans les dispensaires légaux (pas de faux permis, merci !).
- Régulation des points de vente et des produits autorisés.
- Publicités ciblant les jeunes ? Interdites, évidemment.
Un autre point frappant : le nombre d’ados percevant le cannabis comme facile d’accès est en chute libre. Et pourtant, les dispensaires n’ont jamais été aussi nombreux. Mais alors, comment expliquer ce paradoxe ? Marsha Lopez, experte en recherche épidémiologique au NIDA, met les pieds dans le plat : « Les données montrent que les jeunes ne consomment pas plus, mais moins. Cela souligne que la régulation peut protéger cette population. »
Difficile de contredire les faits : le marché noir, bien moins regardant sur l’âge de ses clients, perd du terrain. Même Paul Armentano, directeur adjoint de NORML, y va de son commentaire bien senti : « Ces résultats prouvent que la légalisation peut être mise en œuvre de manière sûre et efficace, sans nuire aux habitudes des jeunes. »
Alors, peut-être que légaliser, c’est rendre le cannabis plus compliqué à obtenir pour ceux qui ne devraient pas y toucher ?
Les données clés de l’étude fédérale sur les ados et le cannabis
L’étude Monitoring the Future, menée par l’Université du Michigan et financée par le NIDA, regorge de données fascinantes. Prenons un moment pour les déchiffrer.
Les taux de consommation en baisse :
- 8ᵉ année : seulement 7,2 % déclarent avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois.
- 10ᵉ année : 15,9 %, un chiffre stable et rassurant.
- 12ᵉ année : une baisse notable, de 29 % en 2023 à 25,8 % en 2024.
Un mode de consommation qui change :
- Moins de fumette, c’est sûr. Les jeunes semblent se détourner du bon vieux joint.
- Les vapes restent stables, mais les produits à base de delta-8 THC peinent à séduire (à peine 2,9 % des élèves de 8ᵉ année, par exemple).
La perception du risque augmente :
Autre point positif : les adolescents sont plus conscients des risques liés à la consommation de cannabis. Cela pourrait bien jouer un rôle clé dans la baisse des usages.
Même Nora Volkow, pourtant habituée aux surprises, semble bluffée : « Nous devons continuer à examiner les facteurs qui contribuent à cette tendance pour maintenir cet élan. » De quoi calmer les sceptiques qui s’attendaient à un raz-de-marée post-légalisation.
Pourquoi la légalisation pourrait être la solution pour protéger les jeunes
Et si légaliser, c’était justement la meilleure façon de protéger les mineurs ? Les résultats de cette enquête, combinés à d’autres études, tendent à le prouver. Voici pourquoi.
1. Un contrôle renforcé du marché
Avec la légalisation, les règles deviennent claires :
- Contrôles d’âge systématiques.
- Produits conformes à des normes strictes.
- Pas de dispensaires à deux pas des écoles.
2. La disparition progressive du marché noir
Le marché noir, cet ennemi invisible, perd de sa superbe face à un système réglementé. Et les jeunes ? Moins exposés, tout simplement.
3. Une sensibilisation accrue
Les taxes récoltées sur le cannabis financent des campagnes de prévention qui ciblent directement les jeunes. Mieux encore : elles sont conçues pour être percutantes, pas moralisatrices.
4. Les études confirment la tendance
- Une étude de 2022 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) montre qu’il n’y a aucune augmentation significative de l’usage chez les jeunes dans les États ayant légalisé.
- Au Canada, la consommation adolescente est restée stable, voire en baisse depuis 2018.
Une avancée contre-intuitive mais efficace
Ce que nous apprennent les chiffres, c’est que légaliser le cannabis ne signifie pas ouvrir les vannes. Au contraire, cela peut offrir un cadre plus sûr pour les jeunes. Comme le dit si bien Paul Armentano : « Ces données devraient rassurer les législateurs : un marché légal et réglementé peut être mis en place sans nuire aux jeunes générations. »
Finalement, légaliser, c’est protéger. Une idée qui, si elle peut sembler paradoxale, commence à faire son chemin. Et avec des résultats aussi positifs, il est peut-être temps de regarder la légalisation d’un autre œil… À méditer, non ?
Source : marijuanamoment.net
5 …Et le réinvestissement des impôts liés au cannabis dans les mesures de préventions efficaces et crédibles (car non mensongère).
Au lieu de taper dessus, ils ont décidé de conscientiser…. Ici, en France, on préfère l’inverse, trop de conscience social n’est pas bonne pour les politiques !