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Supprimer le cash contre la drogue ? Quand Darmanin évite le vrai problème

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Gérald Darmanin a trouvé son nouvel ennemi : l’argent liquide. En prétendant lutter contre les trafics de drogue, le ministre de la Justice propose ni plus ni moins que la suppression du cash. Une mesure coup-de-poing qui évite soigneusement de s’attaquer au vrai fond du problème : une prohibition qui échoue depuis des décennies. On appelle ça botter en touche… mais en traçant les citoyens au passage.

Sur Le Cannabiste, on ne fume pas du cash, mais on aime flairer les vraies raisons.

Une annonce choc : Darmanin cible le liquide

Jeudi 22 mai, Gérald Darmanin a lancé une proposition qui ferait passer les épisodes de Black Mirror pour des documentaires : supprimer l’argent liquide pour enrayer le trafic de drogue. Selon lui, cette mesure « assez simple » mettrait un bon coup de pied dans la fourmilière des dealers, rendant leurs transactions bien plus compliquées. L’homme ne s’en cache pas : les espèces, c’est l’huile dans les rouages de la délinquance.

Devant la commission d’enquête sénatoriale sur la délinquance financière, notre ministre de la Justice a sorti la punchline : « La fin de l’argent liquide empêchera la constitution de points de deal. » Rien que ça. Et s’il admet que « la drogue continuera sans doute à circuler », il pense que rendre les paiements traçables via des cryptoactifs « bien surveillés » pourrait freiner les ardeurs des revendeurs.

Mais derrière cette punchline médiatique, la logique de fond laisse à désirer. Et c’est peu dire.

Un raisonnement bancal derrière une solution radicale

Derrière les grands effets d’annonce et les formules bien ficelées, la réalité est un peu moins glorieuse. Cette proposition spectaculaire ressemble surtout à un bon vieux tour de passe-passe politique : détourner l’attention d’un échec patent pour faire croire qu’on agit. Et quoi de mieux qu’un coup porté à l’argent liquide pour donner l’illusion du contrôle, sans avoir à se salir les mains dans une réforme en profondeur ?

Le cash, vrai moteur du trafic ou simple bouc émissaire ?

« Une grosse partie de la fraude, de la délinquance du quotidien, et même des réseaux criminels, ce sont des fraudes d’argent liquide. » Voilà l’argument-phare du ministre. Sauf qu’à bien y regarder, c’est un peu comme dire que les voitures sont responsables des accidents : c’est pas faux, mais c’est surtout très incomplet.

D’après la Banque de France, 43 % des paiements en France se faisaient encore en espèces en 2024. Donc oui, le cash circule. Et oui, certains en profitent. Mais faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain et priver tout le monde de billets pour punir une minorité ?

Les commerces, eux, ne peuvent même pas refuser un paiement en espèces sans risquer 150 euros d’amende. Et la loi interdit déjà de payer plus de 1000 euros en liquide, sauf entre particuliers. Bref, le cash est déjà sous surveillance. Ce n’est pas l’anarchie.

Quand la prohibition alimente les réseaux

Dealer et gendarmes

Il y a comme une omission gênante dans tout ça. Si les trafics de drogue pullulent, ce n’est pas à cause du cash, c’est à cause d’une politique prohibitive vieille de 50 ans qui transforme chaque gramme en or noir.

Imaginez un marché où la demande est constante, l’offre illégale, et les prix élevés. Vous obtenez… le paradis du dealer. Et ce, qu’il soit payé en liquide, en cryptomonnaie ou en troc de sneakers. Supprimer le cash ne changera rien tant que la drogue sera un tabou d’État.

En clair, c’est un peu comme colmater une fuite d’eau avec du scotch. Ça tient deux heures, puis ça explose.

Supprimer le liquide : un risque pour nos libertés ?

Et si on allait un peu plus loin que la surface ? La fin du cash, c’est aussi la fin de l’anonymat dans les transactions, la traçabilité intégrale, et surtout une porte grande ouverte à la surveillance généralisée.

Darmanin a beau affirmer sur RTL qu’il est « réaliste » et que la proposition « n’est pas pour tout de suite », il ajoute aussi qu’ »une longue discussion avec les Français serait nécessaire ». En langage politique, ça sent le ballon d’essai. On teste l’idée, on mesure la réaction, et si ça passe, on y va à fond.

Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que la suppression du liquide toucherait surtout les plus précaires. Ceux qui vivent sans compte bancaire, ceux pour qui chaque billet compte. C’est aussi un pan entier de liberté individuelle qui partirait en fumée, sans garantie de réelle efficacité sur le trafic de drogue.

Faire la chasse aux billets pendant que les trafics roulent

Supprimer le cash pour casser le business des trafiquants ? Sur le papier, ça claque. Mais à y regarder de plus près, c’est un écran de fumée, un moyen de détourner le débat d’un sujet bien plus tabou : l’échec total de la prohibition.
Au lieu de repenser la politique des drogues, on s’attaque aux symptômes. Et comme souvent, ce sont les citoyens qui trinquent.

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