La Mission Indigente de Lutte Directe Entre et Contre les Administrés, autrement la Mildeca … Ce qui ne veut pas du tout dire cela mais c’est pas grave, nous coûte de toute évidence, chaque année, un pognon de dingue.
Pour les sages gardiens de la prohibition: la mission c’est de réfléchir et de prévenir les risques lié à l’usage de la drogue. Un problème ancien et sérieux en France, principalement en matière d’alcool …
À ce jour et au vu de son échec cuisant, constant et parfaitement documenté, même en matière de drogues illégales, on est en droit de se demander: à qui ou plutôt à quoi, sert aujourd’hui la Mildeca?
Le Cannabiste s’interroge avec méthode et modération avec cette question: Faut il dissoudre la Mildeca? (dans un baril)
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« Créée en 1982 la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, répond à la nécessité de coordonner une politique publique par nature interministérielle. »
Nommée au départ la ‘Mildt‘ rebaptisée ‘Mildeca’ en mars 2014, l’organe gouvernemental âgé de 40 ans, ne s’est pas toujours comporté comme le gardien moral de la très sainte prohibition macroniste. À une époque on lui reconnaissait même une certaine utilité publique.
Par exemple le budget décroissant de son budget faisait débat autour d’un rapport sénatorial en 2018 où l’auteure, posait clairement la question de sa pérennisation, face à la courbe budgétaire de la Mildeca.
Effectivement sur cette période déjà, la courbe budgétaire des gardiens de la prohibition, était inversement proportionnelle à celle de la consommation de Cannabis en France, pour l’anecdote.
De ce point de vue là, sans doute peut-on observer que les gouvernements successifs on dépouillé cette organisation. Aujourd’hui la Mildeca tiendrait plutôt lieu d’agglomérat de consultants, que d’institution, au gré des affectations. Un navire fantôme en quelque sorte, sans métier et sans but.
Cette interminable mission interministérielle, qui a connu son heure de gloire, commençait à obtenir des résultats visibles, à un moment de son histoire … Mais c’était avant il faut remonter au temps de la gouvernance de Lionel Jospin, à l’impulsion de sa première présidente, Nicole Maestracci.
Notre petite enquête au cœur des réseaux professionnels de l’addictologie n’a pas donné grand chose au sujet de la Mildeca sinon une chose qui paraît évidente: plus personne ne la défend.
Aujourd’hui le directeur de la Mildeca se nomme: Nicolas Prisse. Pour la petite histoire, lorsqu’on essaye de joindre la Mildeca au téléphone: c’est le cabinet du premier ministre qui répond.
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Voici le genre de témoignage que nous avons recueilli au cours de notre enquête, il y en a eu d’autres. Ici c’est un fonctionnaire qui se confiait sous couvert d’anonymat.
« La Mildeca est en fait devenue un bureau d’enregistrement pour la communication anti-stup du gouvernement, sans initiative, sans rayonnement, sans projet, sans aucune autorité.
Sous la dorure, c’est le vide. »
La Mildeca serait en quelque sorte devenue, le lieu privilégié de l’entrisme politique. C’est à dire une poignée de types qui tournent en rond pour interdire des trucs qui ne servent à rien ni à personne, entre deux ballades en voiture de fonction.
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Entendu dans la bouche d’un médecin français spécialisé sur la question des drogues, sous couvert d’anonymat.
« C’est un office démembré et totalement aux ordres. La Mildeca a perdu toute capacité d’initiative et donc, toute utilité.
Face au nombreuses contradictions avec sa mission, lorsqu’il en a pris conscience pendant ce dernier quinquennat, son directeur Nicolas Prisse, aurait très certainement du avoir le courage de démissionner. Il a choisi de ne pas le faire c’est regrettable.
On peut supposer que ce système fait le bonheur de certaines carrières, mais sur le terrain, quel que soit l’argent et le temps qui ont été dépensés par le passé dans la Mildeca, l’efficacité de son action aujourd’hui est devenue totalement nulle, c’est indiscutable. »
#Souvenir
Nous avions eu l’occasion de commenter le discours de la Mildeca En Marche, lors des auditions de la Mission Cannabis.
C’était un souvenir mémorable rappelez vous:
« Oui la présentation de la Mildeca, c’était un moment douloureux. Inquiétant comme la vue d’un moustique posé sur une testicule, utile comme une râpe à fromage accrochée au mur d’un WC. Doux comme le crissement d’un ongle sur un tableau noir. Douillet comme une planche à clous de Yogi Indien sous la fesse d’un nouveau né. »*
À lire sur Le Cannabiste, *extraits de cet article
« Car la Mildeca c’est un peu le discours frileux et anxiogène des années 20, mais plutôt 1920 voyez? Ambiance naphtaline mains qui tremblent sous la table, souffle court et soupirs de circonstance … on a déjà vu des crucifixions moins laborieuses. »*
Extraits de cet article publié en Janvier 2020 sur Le Cannabiste
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Pour juger des résultats, obtenus par le passé, grâce à l’argent investi dans la Mildeca, on peut tout simplement regarder du côté de la courbe de la consommation de drogues. Ont ils réussi à mener à bien leur mission au fil du temps?
Ici par exemple, on voit l’évolution de la consommation de Cannabis, principale substance illégale consommée en France. Mais il y a bien sur les autres drogues.
Regardez par exemple ce tableau de l’OFDT seulement jusqu’en 2009 et c’est assez parlant.
#Aujourd’hui
Vu qu’a part essayer de prohiber la fleur de chanvre, les efforts de la Mildeca se résument à pratiquement rien de concret. Le politique a choisi de pilonner les drogués la Mildeca regarde ailleurs.
Alors nous nous sommes plutôt interrogés sur ce que la Mildeca ne fait pas, tandis, qu’elle pourrait le faire … Un genre de liste rapide des défauts si vous préférez, coupures de presse récentes à l’appui
Voyons ce qui fait logiquement défaut:
- 500 personnes intoxiquées au Crack à Paris. Ballotés comme des malpropres par les services de police du gouvernement?
- Vous avez demandé la Mildeca, ne quittez pas.
- 47% des adolescents consomment du Cannabis, après 51 ans d’échec, on continue de confier aux militaires français chargés de la répression, la mission de prévention dans les écoles françaises
- Vous avez demandé la Mildeca, ne quittez pas.
- 49000 morts de l’alcool par an. Alors les associations françaises organisent DRY JANUARY pour aider et prévenir de du fléau de l’alcoolisme en France …
- Vous avez demandé la Mildeca, ne quittez pas.
D’ailleurs peu, ou quasiment rien n’est fait pour déranger les 49 000 morts par an de l’alcoolisme. Probablement une fatalité …. Au risque de bousculer les fameux lobbies pinardiers, qui ont pignon sur rue, avec le soutient direct et personnalisé du président de la République.
Vous avez demandé la Mildeca, ne quittez pas.
Macron nommé «personnalité de l’année 2022» par la Revue du vin de France
➡️ https://t.co/zg39GlyspX pic.twitter.com/dU6yx23nvq— Le Parisien | politique (@leparisien_pol) January 4, 2022
Et là, 49 000 morts par an d’un côté, légalement. En revanche par exemple pour le Kratom ce sera dans la catégorie stupéfiants avec : 1 mort en 11 ans. Ne riez pas c’est avec votre argent.
⚠️ Le kratom et ses composés sont désormais inscrits sur la liste des #psychotropes suite à l’identification de cas d’intoxications et d’un décès entre 2007 et 2018
👉 Achat, détention et usages interdits
➕ d’information : https://t.co/HNr4M49n3S pic.twitter.com/oWnpPhEML0
— ANSM (@ansm) January 7, 2020
Du coup, en 2018 les héritiers de cette noble institution, se sont dit que ce serait une bonne idée d’interdire les fleurs de chanvre. Grand mal leur en pris.
#Interdiction des fleurs
Si l’action de la Mildeca est insignifiante au regard des résultats obtenus, en matière drogue, il faut dire qu’en matière de chanvre et de CBD par contre, ça vire au grand guignol.
Car dans l’indifférence générale en 2018, les gardiens de la prohibition on rendu la fleur de chanvre illégale, la police trop contente d’arrondir ses chiffres à suivi le mouvement. Depuis beaucoup de jurisprudences ont coulé sous les ponts …
Ce n’est plus un secret pour personne, ils n’y parviendront tout simplement jamais.
Au final, les syndicats de commerçants et de producteurs à grand renfort d’avocats et de procédure, ont fini par administrer une fessée collective et publique, à l’organisme félon en Conseil d’État. Les fleurs ont obtenu gain de cause, il faudra aux juges et aux représentants de la société civile, de longs mois venir à bout de ces décisions sans queue ni tête.
Mais le pire dans tout cela, c’est que les fameux gardiens de la prohibition, ne pouvaient pas ignorer, qu’ils allaient au casse-pipe juridique, aux frais du contribuable. La Mildeca? un exemple d’efficacité et de citoyenneté.
#TraduisonsLes
Alors tous les avis ne sont pas aussi tranchés. Lors d’une récente conférence de presse en ligne de l’association L630, notre rédacteur avait osé la question.
« Faut il dissoudre la Mildeca? »
La réponse avait été plus modérée mais pas sans sel:
« Non on ne peut pas dire qu’il faille la dissoudre. En revanche on a besoin d’une mildeca forte et utile, moins d’une dépendance bureaucrate pilotée par des moutons. » Yann Bisiou pour L630 le 25 Janvier 2022
La Mildeca sert un peut à tout, un peu à rien, mais elle ne s’opposera jamais aux errances politiques d’un gouvernement, dont elle est le servile valet, que ce soit ou pas dans l’intérêt public.
Pas d’états d’âme, pas de problèmes.
La Mildeca, ce serait en quelque sorte le centre de ressources partagées du prohibiland. L’extrême pointe d’une lame qui tranche chaque année, en faveur des 49 000 morts de l’alcool mais contre 2000 morts par usage de drogue.
Et cette lutte continue encore aujourd’hui.
L’inévitable ‘légalisation qui s’en vient’, l’échec de tant d’années de prohibition, le scandale de la publicité pour l’alcool, les milliers d’emplois questionnés, autour de la fleur de chanvre, rien de cela n’est le problème de cet organisme enclavé Place Beauvau. On a beau essayer d’y croire encore, la couleuvre ne passe plus, chez personne.
#Le bilan
Reprenons :
- Frais généraux gérés par le cabinet du Premier Ministre
- Agenda, colloques séminaires, petits fours, voitures de fonction
- Guerre à la drogue totalitaire et absolue en parallèle
- Croissance exponentielle du nombre d’usagers de drogues
- Épidémie de consommation de Cannabis chez les jeunes
- Ignore complètement la tragédie du crack à Paris
- Ne soutient pas le Dry January par allégeance aux lobbies
- Mène une guerre désespérée aux fleurs de chanvre et au Cannabis
Cette chose molle et difforme, qui n’a pas le poids suffisant, pour porter le moindre dossier tangible face aux ministères, rappelle les heures cyniques du communisme soviétique. Pour nous la décision est prise et le verdict sera sans appel.
Oui il faut dissoudre la Mildeca dans un grand baril républicain, de toute urgence et sans la moindre hésitation.
Les prochains élus en auront peut-être le courage.
#La boulette du chef
Si après cet article vous doutez encore du bien fondé et de la logique de la politique gouvernementale française en matière de drogue, vous n’avez besoin que de 2 chiffres pour décider de ce que vous devez en penser.
- Nombre de décès imputés directement à l’usage de drogue dans toute l’Union Européenne en 2019: 5141 victimes (Source EMCDDA / Europa)
- Nombre de décès imputés directement à l’usage d’alcool en France en 2019: 49 000 victimes (Source BEH – le Parisien)
En d’autres mots, si l’interdiction du Cannabis, était uniquement motivée par la santé publique, l’alcool serait plus prohibé que l’héroïne.
Jusqu’à présent personne n’a trouvé le moyen d’en fumer 685 kilos en 15 minutes pour que cela lui soit fatal. Alors très officiellement mesdames et messieurs, et en matière d’herbe qui fait rire :
Nombre de décès imputés directement à un surdosage de Cannabis: toujours 0 victimes
Ne vous laissez plus manipuler, #votez.
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