Relaxe pour GreenBee : la faillite d’un système

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Près de 3 ans de procédure 150 000 Euros de produits périmés à jeter. Un fiasco policier et judiciaire qui laisse à présent place à des procès en diffamation contre la presse locale et le procureur de la république en personne. Depuis la Bretagne l’affaire Greenbee prend des tournures de fiasco épique qui rappellent l’affaire Kanavape.

Charles Lunn un des fondateurs de l’enseigne résume avec nous les temps forts d’un dossier qui a conduit tout le monde à la relaxe après y avoir laissé des plumes. Relaxe Greenbee: la faillite d’un système. Quand la justice fait ‘boum et puis pschitt’ c’est sur Le Cannabiste.

 

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L’histoire commence entre 2017 et 2018 en Bretagne où Charles Lunn et ses associés décident de devenir pionniers de la production de Cannabis doux, le fameux ‘chanvre CBD’ dont tout le monde parle. Pour Greenbee ce sera une production bio sans fertilisant minéral. Tout est mis en œuvre pour respecter les taux de THC légaux imposés par la loi, ces producteurs suivent très scrupuleusement le cahier des charges que leur impose la réglementation.

 

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Mais  rien n’y fait, sur dénonciation et suspicion de trafic, les forces de l’ordre passent à l’acte, fin juin 2020:

« Greenbee: Mardi dernier à 15H notre magasin à reçu la visite d’une équipe de policiers de la brigade des stupéfiants de Brest.

8 agents des stups en civil débarquent et verrouillent le magasin avec une attitude très ferme, pour ne pas dire hostile envers les employés de notre commerce légal.

J’imagine que c’est le traitement qui attend les trafiquants de drogue, mais nous, on y était pas préparés. » Extrait Le Cannabiste du 2 Juillet 2020′

 

#Désinformation

Le premier reproche qu’on peut adresser aux acteurs de cette affaire c’est en direction de la presse. Imaginez en pleine prohibition lire cela :

« une information reçue par les policiers au sujet d’un commerce de type coffee-shop, vendant des produits contenant du cannabis, THC et CBD cannabidiol » Côté Brest du 26 Juin 2020 

 

Des termes et des accusations infondées selon Charles Lunn: l’enseigne a toujours été attentive à rester dans les clous : il n’a jamais été question de Cannabis fort.

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« Nous avons toujours scrupuleusement respecté la législation. Ce qu’il faut signaler c’est que les taux ne sont pratiquement plus respectés aujourd’hui. On peut s’interroger aujourd’hui sur des taux de THC excessifs aujourd’hui sans que personne ne relève de problème majeur, les temps ont considérablement changé il me semble.

 » Charles Lunn Gérant

 

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Une campagne de désinformation qui a été vécue comme un lynchage médiatique violent et pour laquelle l’ancien gérant se tourne à présent vers ses avocats.

 

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Ces chefs d’entreprise parmi lesquels des élus et des parents d’élèves ont particulièrement mal vécu leur mise en accusation, mais surtout le dénigrement social qui s’en est suivi.  Après 3 années d’attente et d’atermoiement, ce sera la relaxe. Un sentiment amer demeure, celui d’avoir joué les boucs-émissaire.

 

« Nous avions choisi d’être des pionniers dans le domaine du chanvre et de la fleur de détail et aujourd’hui c’est cela qu’on nous fait payer. Qu’importe si nos vies de familles ont été bouleversées. Ce dont souffre notre pays avec la grande prohibition du Cannabis est de l’ordre da la paranoïa collective.

À présent nous allons chercher réparation auprès de celles et ceux qui ont voulu assimiler des commerçants du bien être et de la santé à des délinquants. Et nous irons aussi loin que la justice pourra nous le permettre. »

Charles Lunn : Greenbee / Innovabis

 

La publication du démenti qui a suivi cette affaire a été une étape importante dans la résolution de l’affaire Greenbee. Il fallait rétablir la réputation de l’entreprise et de mettre en lumière les pratiques de certains médias dans la diffusion de fausses informations.

L’affaire Greenbee concerne des allégations infondées sur la qualité des produits de l’entreprise et leur légalité. Les gérants et leur avocate ont dénoncé une campagne de diffamation et ont entrepris des démarches légales pour rétablir la vérité. Certains médias ont publié un démenti reconnaissant leurs erreurs et s’excusant pour avoir relayé des informations trompeuses. 

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Les démarches légales pour diffamation sont toujours en cours, les preuves de la conformité des produits ont été fournies aux autorités compétentes et ne font plus l’ombre d’un doute. L’affaire Greenbee restera emblématique d’une digue qui s’effondre, au nom d’une prohibition morte née. Ce moment, où la justice et la presse drapées dans leurs atours de chevaliers prohibitionnistes ont basculé dans l’irrationnel. 

A propos Jean-Pierre 1227 Articles
Fondateur et rédacteur du média Le Cannabiste. Je suis un journaliste autodidacte spécialisé dans le domaine du Cannabis. J'ai été choisi par un incubateur de Cannabusiness New Yorkais pour devenir leur consultant permanent en matière de Cannabis. Je publie de nombreux articles interviews et essais en langue Anglaise ainsi que pour la presse Française et l'industrie du Cannabis en général.